J’ai pas du naître sous la bonne étoile. Parce que peu importe que mon père soit un grand sorcier, moi, j’ai jamais été fichue de lancer le moindre sort. J’ai essayé pourtant, mais ça a jamais fonctionné. Alors quand j’ai enfin fait le deuil de mes pouvoirs, je me suis faite à l’idée que je vivrais comme une moldue. J’aurais un travail moldu, un mari moldu, des enfants moldu … Et j’sais pas si c’est le sort qui a été cruel avec moi ou si c’est mon inconscient, mais il s’est vite avéré que je n’étais pas faite pour vivre comme tout le monde.

Les études et moi … C’était pas trop ça. En fait, c’était même pas du tout ça. Tenir assise des heures sur une chaise, écouter des gens parler encore et encore, rester stoïque, ne rien dire … C’était pas possible. Alors pour canaliser mon énergie, mes parents m’ont inscrit dans une école de cirque pour enfant, comme loisir. Et aussitôt, j’ai su que c’était à cet endroit que j’appartenais. Dès la fin du collège, j’ai rejoint une école professionnelle et je me suis entraînée, encore et encore, jusqu’à devenir officiellement acrobate aérienne à ma majorité.

J’étais ravie et plus que fière de moi. Malheureusement, il s’est vite avéré que trouver du travail quand on a que l’acrobatie en main était une tâche bien plus difficile que ce que je croyais. Alors j’ai tout simplement décidé de reprendre des études. D’acteur, cette fois. Une formation en cinq ans. Et là, les portes se sont ouvertes. Des acrobates, il y en avait. Des acteurs, dieu sait qu’il y en avait. Mais les deux réunis, c’était beaucoup plus rare. J’ai été appelée à faire de petites apparitions comme présentatrice pour des cirques, puis des galas. Je me suis fait mon tout petit nom dans l’art du spectacle. J’ai eu la chance de passer une année extraordinaire.

Mais rapidement ce style de vie m’a déplu. Courir partout, voyager, découvrir, échanger … j’adorais ça. Mais l’esprit m’as-tu-vu, la façon de penser de ces petites célébrités … Je continuais parce que j’aimais performer. Mais j’ai atteint mon point de rupture. J’ai brisé mon lien avec ce monde et ai fuit vers Wincap. Evidemment, ne plus donner de spectacle me manquait. Alors je suis devenue cascadeuse. Je continuais mes petits numéros en alliant l’acrobatie et le jeu d’acteur, j’étais vu par des millions de personnes à travers une autre personne, et je n’étais plus forcée de faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Je n’sais toujours pas pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt.
 

Je ne crois pas avoir le moindre souvenir de mon père calme. Il travaillait pour je-ne-sais-qui au ministère de la magie et ne rentrait que très tard, toujours en colère contre une multitude de broutilles. Mais le résultat était là : derrière notre image de famille parfaite, il y avait mon géniteur qui hurlait contre sa femme, impuissante, pour canaliser ses excès de rage. Je ne sais pas exactement quand est-ce que ma mère a commencé à avoir peur de lui. Né-moldue, elle l’avait accepté comme il était, sans aucune appréhension. Mais après toutes ses années, elle ne savait plus de quoi il était capable. Encore moins si l’envie lui prenait d’utiliser sa magie contre nous. Elle ne connaissait rien des règles sorcières et n’avait donc aucune raison de se rassurer en pensant qu’il ne le ferait pas.



J'avais peut-être ... Huit ? Neuf ans quand j'ai commencé à me dresser entre lui et ma mère ? Je ne me souviens plus. Je le suppliais de se calmer, lui hurlais que je l'aimais et que ce n'était pas grave jusqu'à ce que ma voix s'enroue et refuse d'articuler un mot de plus. Je ne saurais dire si j'étais stupide ou juste trop courageuse. Mais j'avais le bon filon, d'un sens. Il ne criait jamais sur moi. Dans ses meilleurs jours, il se contentait de quitter la maison et de revenir, froid, sans ajouter le moindre mot jusqu'au lendemain. Dans les pires, j'étais enfermée dans la cuisine tandis qu'il emmenait ma mère plus loin. Je n'ai jamais su s'il la battait ou non. De là où j'étais, je n'entendais plus rien, et elle ne s'est jamais décidée à me dire ce qui se passait lorsque j'étais enfermée.



Mon père était d’ores et déjà suspicieux, mais à mes onze ans, la famille fût fixée. Cracmol. Je ne savais même pas ce que ça voulait dire, et pourtant, on me collait cette étiquette sur le dos. Soudainement, il s’était rapproché de moi. On passait des heures ensemble, à s’amuser. Mais surtout à essayer de m’entraîner à la magie. Fille d’un si grand sorcier, il refusait ne serait-ce que l’idée que je ne sois pas à mon tour une sorcière. Il m’avait déjà plongé dans ce monde, présenté à nombre de ses congénères. J’avais fait ami-ami avec des fils et filles de magicien, je croyais appartenir à ce monde. Du jour au lendemain, j’étais passé du statut de fille prodigue à paria. J’étais rejetée sans même comprendre. Puis un jour on m’a expliqué.


Mon père a abandonné. Il s'était résigné à ce que je ne vaille pas beaucoup plus qu'une moldue. Alors il m'avait jeté la vérité au visage. « Cracmol ! Tu vaux pas mieux que ta mère. Et tu vaudras jamais rien dans mon monde. T'as pas d'pouvoirs, Jazz. T'en aura jamais. T'es pas ma fille. » Ah oui, quand je dis qu'il a abandonné, il l'a fait dans tous les sens du terme. Il refusait le fait qu'il ait engendré quelqu'un comme moi, alors il s'était persuadé que ma mère l'avait trompé et que je n'avais aucun lien de sang avec lui. Le divorce fût assez vite arrivé, et rapidement, ne serait-ce que le souvenir de son visage s'effaça de ma mémoire. Mais c'était un mal pour un bien. Ma mère était beaucoup plus heureuse, et par extension, moi aussi. Contrairement à mon père, elle m'encouragea à continuer dans le cirque et ne me rabaissa jamais plus bas que terre.



J'avais 22 ans quand tous mes rêves se sont réalisés. J'étais acrobate et actrice. J'avais l'impression que ma vraie vie commençait à ce moment. Sans attendre mon reste, je suis partie. J'ai rejoint un cirque avec lequel j'ai voyagé à travers toute l'Europe. La France, L'Espagne, l'Allemagne, la Suède ... En Suède, j'ai été repérée par un théâtre et l'ai rejoint. Tournée dans tout le pays, c'était énorme. Puis de fil en aiguille, j'ai appris le suédois, j'ai réussi à m'y faire ma petite place. Je gagnais plus que bien ma vie, j'étais devenue une petite célébrité. J'étais invitée sur des plateaux, j'étais amenée à voyager, on se moquait gentiment de mes maladresses, m'offrait des robes à porter lors de gala ... C'était le début de la fin. Je devenais plus une personnalité, une people qu'une artiste. Je gagnais toujours autant, voir plus, mais je n'avais plus ma place dans le théâtre ni dans de petits téléfilms ... « Jazz, tu es trop connue ici pour être prise au sérieux ! On t'a tous vu te tordre la cheville en talon sur des plateaux, te moquer des présentateurs, envoyer paitre des poignées d'imbéciles ... Tu n'aurais aucun crédit. » J'étais devenue co-présentatrice d'une émission de variété. Je n'aurais pas pu être plus malheureuse. Entourée de gens faux, à lécher les bottes d'idiots prétentieux ... Je m'étais perdue moi-même. Heureusement, j'ai été reconnue. Un vieil ami datant de ma vie paisible à Londres m'avait recontacté. On avait parlé, beaucoup. Puis devant mon désespoir, il m'avait secoué et parlé de Wincap. J'avais rompu tous mes contrats le lendemain et étais arrivée à Wincap dans la semaine qui suivi. Là-bas, j'avais récupéré ma petite vie de personne lambda. Je pouvais à nouveau ne porter que des jeans et des baskets, sortir faire des courses sans maquillage ... Wincap m'a offert ma nouvelle chance, celle de redevenir moi-même.

   Cher citoyen, WINCAP est résolument ravi de t’accueillir au sein de sa communauté. Comme tu l’as sans doute remarqué, ta baguette t’a désigné une communauté, celle auprès de laquelle tu feras tes premiers pas dans la ville. Sache qu’il s’agit d’un élément indispensable à ta bonne intégration ici. Tout comme toi, de nombreux sorciers vont faire leurs premiers pas à tes côtés, au sein de cette ville hors du commun. Qu’importe les raisons qui t’ont amené jusqu’à WINCAP, personne ne te jugera, car ici, on a une devise : l’unité des peuples fait celle des cœurs. Alors, prépare-toi à vivre une aventure exceptionnelle, inoubliable où peut-être apprendras-tu à en savoir plus sur toi-même, sur ceux qui t’entourent. Quoi qu’il en soit, le monde de WINCAP s’offre à toi et nous te souhaitons une bonne aventure parmi nous !

   « Félicitations ! Tu fais désormais partie de la communauté des Diamond's Wolf, dont le loup est l’animal protecteur. Sois digne de porter ses couleurs et agit en tant que bon citoyen pour faire briller ton emblème !

   Te voici enfin validé, petit(e) sorcier(e) ! En tant que citoyen de WINCAP, tu peux désormais postuler pour devenir membre de l’équipe de Quiddich de ta communauté. Afin de ne pas dormir dans une ruelle paumée de la ville, tu peux enfin réserver ton appartement ou ta maison et créer ta fiche de lien. Pour finir, n’oublie pas de remplir les différents éléments dans ton profil et ton Magic Diary. De plus, il est vivement recommander de venir référencer son patronus et découvrir comment aider ta maison dans le tournoi des communautés. Dans tous les cas, nous te souhaitons une bonne aventure parmi nous !!!