Il marche parmi nous

mais il n'est pas des nôtres ...

Enfin un moment à moi. Je n’arrivais pas à y croire et pourtant, j’avais enfin le droit à un jour off. Mon frère et ma soeur étant à l’école, j’avais eu l’appartement pour moi toute seule et même si je n’avais pas fais grand chose, le simple fait de me poser et de somnoler m’avait ravie au plus au point.
Cette journée m’avait permis de faire une certaines rétrospective sur ma vie. 30 ans, célibataire, presque mère et mariée à mon boulot. La liste n’était pas franchement un modèle de réussite mais je m’en contentais. Mes pensées dérivèrent vers la liste plutôt courtes des hommes qui avait partagé ma vie. A l’exception de Lucas, je n’avais pas vraiment connu d’histoire d’amour. Beaucoup de mes rendez-vous s’étaient soldés par des échecs. Le plus ancien et surtout le plus mémorable fut celui avec Aaron Herveaux. C’était la première fois que je sortais avec un garçon, la première fois qu’un garçon, plus vieux de surcroit, m’invitait, bref la totale. J’avais espéré énormément de ce rendez-vous, j’avais vu le regard envieux de la moitié des filles, presque toutes plus vieilles.

Car oui, Aaron était à l’époque ce que l’on peut appeler un dragueur, un beau parleur, un mec à femmes. Bref, inutile d’aller plus loin. En tout et pour tout, Aaron avait passé trente minutes avec moi. Ensuite il avait donné de sa personne à toutes personnes qui le sollicitait. J’avais quitté le bal, furieuse et quand le lendemain, il avait cherché à me parler, je lui avais jeté un sort. (Ce qui m’avait valut une retenue).
Autant dire que je ne gardais pas un bon souvenir d’Aaron. Par la suite, nous nous étions vaguement recroisé. Son père était plus que connu, lorsque j’avais entrepris mes études en journaliste, j’avais tout fait pour avoir une interview du père Herveaux et même si j’avais réussi mon coup, Aaron lui m’avait bien fait comprendre qu’il détestait les médias et la presse.

Peu importe, ce n’était qu’une histoire ancienne et même si je savais qu’il avait rejoint la capitale Wincap, que nos chemins se croiseraient forcément à nouveau, je ne comptais pas me laisser intimider par un ancien amour de jeunesse.
Belles paroles ? Même pas. Seulement je n’avais pas prévu de le trouver sur le pas de ma porte, bien des années plus tard, à espérer sans doute que je l’invite à entrer.
Jouer la carte du « je t’ai oublié » ? Celle de l’énervement ? Ou alors être gentille ? Cette dernière option ne me ressemblait pas vraiment, surtout pas avec Aaron.

-Euh..Aaron ? Qu’est que tu fais là ?

La carte de la neutralité. Attendre de voir ce qu’il désirait avant de sortir les griffes.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.