La matinée avait mal commencé pour Lydia, comme souvent depuis plusieurs semaines, trop souvent d'ailleurs. Une dispute avec Roman, une remarque sur la qualité du petit déjeuné servit, une autre sur un parfum trop plaisant fait pour attirer d'autres hommes, une pour terminer sur sa tenue. Qu'importe qu'elle plaide vouloir lui plaire à lui avec ce parfum, qu'elle ne voyait personne d'autre que lui, rien n'y faisait, le ton ne faisait que monter, Roman balançant des objets à travers la pièce durant sa crise de colère. Les larmes ne le satisfait plus, elle était partie se changer, se faisant envoyer promener pour la seconde proposition de tenue, toujours trop aguicheuse. Dans un élan de provocation, Lydia avait prit un jean, l'avait trouvé, avant d'enfiler un tee-shirt et une chemise toute bête. Dépareillée au possible, elle avait enfin obtenu de quoi lui clouer le bec mais l'expression de satisfaction de son fiancé ne lui apportait rien. Amère, elle se laissa embrasser. De nouveau tendre, il lui souhaita une bonne journée, lui donner son sac, souriant et adorable. A ne rien y comprendre, elle vivait avec la crainte qu'il ne refasse une crise au moindre instant pour le moindre éccart de sa part.

Le travail la faisait souffler. Le sourire d'Ethan au matin, ses sourires taquins, envouteurs l'aidait à oublier ce qui se passait chez elle. Il le voyait bien quand elle démarrait mal et elle le voyait redoubler d'efforts pour l’intéresser dans les tâches. Un peu plus vieux qu'elle, il était plaisant mais bien trop hors limite pour elle. Inaccessible malgré toutes les approches qu'il faisait, leur relation restait professionnelle.
Ils travaillaient séparément ce matin là, Lydia testant quelques variantes à l'association d'ingrédient pour leur nouvelle potion -ce qui a fait fait fondre un chaudron durant la matinée, dieu merci ses potions pour retirer les odeurs de fumées marchaient à merveilles-, tandis qu'Ethan était penché sur une tablette ancienne qu'ils avaient reçue, essayant de déchiffrer la fin du sort qu'elle contenait. Elle ne s'attendait donc pas à ce que son patron ne vienne accompagné d'un autre homme, un peu plus jeune que lui mais sans doute plus âgé qu'elle même. Envoyé par l’hôpital, ils avaient besoin pour demain matin d'un ingrédient frais et à la culture sensible, qu'on ne trouvait que dans la forêt de Jade. Lydia avait aider à la plantation et veillé à la culture, elle n'aurait aucun mal à s'occuper de la tâche délicate d'extrait la partie voulue affirma Ethan. Prenant le compliment, Lydia sourie poliment à l'homme, se présentant et arrêta ses tests pour l'accompagner.

Alessandro Murray était plein d’entrain, sans doute un peu fonceur, ne doutant pas de lui et très énergique. un peu dragueur aussi mais Lydia ne s'en formalisa pas, certains hommes avaiet cette manie de toujours tenter des phrases séductrice avec n'importe qui. Sa compagnie n'était pas du tout désagréable en soit, sans compter qu'il était doté d'un beau sourire. Lydia les fit transplanner au plus près possible de la zone où se trouvait la plante, mais le reste du trajet du être fait à pied : avec les arbres, il était trop dangereux de transplanner, à moins de connaitre parfaitement la forêt, louper son coup était facile. Le jeune homme avait eut l'occasion de repérer la plante qui l’intéresser un peu auparavant et il la guida vers le lieu en question. La discutions était légère et bonne enfant, parfait pour oublier la mauvaise matinée en ce  milieu d'après-midi.

Arrivée auprès de la dite plante, Lydia se fit plus sérieuse. L'extraction de cette matière si important pour le soin de certains patients était souvent délicat. Pour preuve, les rares moldu à avoir rencontré cet espèce l'avait qualifié de carnivore. Ce n'était pas exactement vrai, ces plantes n'appréciait juste pas tout le monde et un mauvais geste au moment d'en prélever le jus pouvait vous rendre aspergé d'un acide brulant. Pour s'être occupée de ces plantes depuis son arrivée, la jeune femme savait qu'elle ne risquait pas grand chose mais conseilla à l'homme de rester un peu en retrait. Elle posa sa baguette au sol tandis qu'elle prélevait le liquide, la plante venant faire sa curieuse contre sa joue, s'emmêlant dans ses cheveux et jouant dans son cou avec ses longues extrémité. Quinze minutes plus tard, Lydia avait assez de produit pour faire le bonheur d'Alessandro.  S'éloignant doucement du plant, sans mouvement brusque, elle lui tandis les fioles en souriant, satisfaite que tout ce soit bien passé.

Ils étaient déjà sur la route du retour depuis plusieurs minutes lorsque soudainement Lydia réalisa sa bêtise : elle avait laissé sa baguette plus haut dans la forêt. Avertissant Alessandro un peu précipitamment, ne voulant pas le retarder, elle fit demi tour en courant pour ré-escalader la côté et retourner vers les plants. Elle ne pensait pas que le jeune homme la suivrait mais il le fit et ce fut peut-être là une chance. La suite se passa très rapidement, la brunette senti son talon se coincer, sa cheville se torde et le poids de son corps bascula... Un coup d’œil rapide lui permit de comprendre que la chute ne serait pas immédiate en direction du sol, la pente et le sentier qu'ils suivaient étaient bordés d'un précipice, peu large. Pas vraiment le temps de s'interroger sur la profondeur. Un cri s'échappa des lèvres de Lydia, elle entendit Alessandro crier quelque chose sans vraiment comprendre. Elle le senti l'agripper, mais il était trop tard pour stopper la chute, la gravité ayant déjà profité de son emprise. Lydia ferma les yeux, essayant vaguement de se protéger dans sa chute. En dehors des coups, la première chose qui lui vient à l'esprit quand tout arrêta de bouger était que la terre était loin d'avoir bon goût.

Lydia ne faisait pas partie des femmes sur qui on aurait misé pour un concours de force et ça n'aurait absolument pas été à tord. Elle avait peut-être de nombreuses qualités mais la force comme la résistance n'en faisait pas partis : sautez sur son dos à l'imprévu et vous risquez fort de finir au sol en deux temps trois mouvements. Ca n'avait donc rien d'étonnant à ce qu'elle mette un peu plus de temps à reprendre ses esprits que l'homme qui l'accompagnait, un peu sonnée par sa chute.
Alessandro réagit effectivement plus vite qu'elle, elle n'eut pas le temps de se relever qu'il était déjà là à l'aider, d'une main sur son poignet, l'autre contre sa hanche. Ses idées n'étaient pas encore assez bien en place pour qu'elle ne réalise pleinement la situation. Portant un doigt contre ses lèvres pour en retirer la terre -le goût était vraiment pas terrible-, elle grimaça légèrement. Elle baissa les yeux sur sa paume de main, désormais marquée d'une coupure et dont du sang s'échappait. Rien d'inquiétant, la main faisait partie des endroits du corps qui pouvait facilement saigner, elle avait sans doute voulu s'accrocher à quelque chose dans sa chute et s'y était coupée. Ce court constat, elle releva les yeux vers l'homme près d'elle. En plus de ne pas être douée avec ses pieds elle était parvenue à l'entrainer lui aussi dans sa chute, les mettant tout deux dans de beau draps. La jeune femme entendait déjà d'ici ce soir la voix de Roman qui lui reprocherait son manque d'attention. Mais pour l'heure, c'était Alessandro à qui elle devait faire face. Il semblait inquiet mais elle craignait qu'il ne soit un peu plus en colère une fois la première frayeur de passé. Elle s'excusa précipitamment, regrettant sincèrement de les avoir mit dans une telle situation. « - Je suis désolée ! Je vais bien je crois, vous ne vous êtes pas blessé ? » Ce disant, elle le détailla rapidement, à la recherche d'une blessure visible. Elle se rendit compte qu'elle de manière formelle alors qu'il ne l'avait pas fait, un peu trop tard, sa présence l'intimidait assez finalement quand il était aussi près. Il était couvert de marque de terre, sûrement comme elle, du pantalon blanc au tee-shirt sans parler de ses cheveux et de son visage.
La jeune femme n'avait pas encore fini de se confondre d'excuses, ignorant complètement sa propre main elle utilisa sa main propre pour retirer une branche qui s'était accrochée dans les cheveux du jeune homme, par réflexe avant de ralentir son geste se rendant compte qu'il pouvait être assez gênant. Lydia laissa tomber la branchette au sol. « Je suis vraiment désolée, si j'avais fait plus attention ça ne serait pas arrivé. Les fioles vont bien j'espère ? Ce que je peux être maladroite. » Tant d'excuse qu'elle n'aurait sans doute jamais formulé avant, en a peine quelques mois elle avait prit la manie d'anticiper les reproches de Roman, ça avait comme avantage de souvent diminuer ou ralentir ses colères. Plutôt se blâmer soit même que d'entendre encore une série de reproches.

La sorcière jeta finalement un coup d'oeil à l'a où ils étaient tombés. Une sorte de crevasse, pas bien grande, pas non plus si profonde que ça mais qui devait tout de même faire entre trois et cinq mètres de haut. Impressionnée par l'endroit où ils étaient et peu confortable avec leur proximité, Lydia recula d'un pas. Sa cheville lui fit légèrement mal, elle masqua la grimaça légère qui lui vient. Reportant son regard sur son compagnon, c'est alors qu'elle pu remarquer la tâche qui jusque là était trop légère et perdue parmi la boue mais qui prenait de l'ampleur sur le tee-shirt de du jeune homme. Une lueur d’inquiétude parcouru son visage, en oubliant complètement son inconfort au niveau de la cheville ou cette histoire de proximité, s'approchant à nouveau elle tendis la main vers le torse masculin. S'étant déjà reprit mentalement plus tôt pour le vouvoiement, elle opta timidement pour le tutoiement cette fois-ci. « Ton tee-shirt, Alessandro, tu es blessé, tu saignes ! » Ses doigts s'arrêtèrent avant de toucher le tissu, n'osant pas se permettre un tel geste. Et elle n'avait pas sa baguette sur elle. Parfait, elle réussissait absolument tout aujourd'hui, pensa-t-elle avec sarcasme. « J'ai oublié ma baguette en plus, près de la plante en récoltant, je suis désolée... Tu as la tienne ? »  Quelques coups de baguette et tout serait régler et ils sortiraient vite d'ici.

C'était sans la moindre arrière pensée que Lydia s'était approchée de lui pour pouvoir voir sa blessure. La décence lui avait fait stopper son geste mais ce n'était pas pour autant que la moindre idée ne lui avait traversé l'esprit. Pour preuve, elle n'avait même pas réagit quand il avait suggéré qu'elle puisse avoir provoqué cette chute pour passer un peu plus de temps avec lui. Elle ne comprenait pas d'où cette idée pouvait venir, enfermée à sa place de femme fiancée et entièrement déshabituée de l'idée de plaire ou de pouvoir être attiré par qui que ce soit. C'était une phrase suggestive oui certainement, mais en aucun cas elle ne se sentait concernée par cela. Le regard malicieux ne l'avait presque laissé de marbre, cela n’éveillait en elle aucun jeu de séduction, il y avait maintenant des mois qu'elle ne s'en sentait plus le pouvoir.

Cependant, la jeune femme était loin de s'attendre à l'action qu'allait commettre son compagnon de route. Bien sûre, elle avait pointé le problème de ses côtes qui saignaient mais... Elle resta bouche béé en le voyant faire tomber sa veste et ôté si simplement son tee-shirt, à a peine un mètre d'elle. De gêne face à cette proximité trop intime, bien trop en regarde de sa situation dans son couple, elle senti le feu lui monter aux joues, envahir son visage... Lui ne semblait y voir aucun mal, et elle savait bien combien en dehors de l'asie les hommes pouvaient être à l'aise face à ce type de nudité mais... Elle même avait du apercevoir une fois, deux maximum son fiancé torse nu, jamais d'aussi près, jamais volontairement et pourtant il était occidental. Son regard se déplaça de lui même, regardant les épaules nues masculines si près, descendant le long de ses pectoraux, notant la forme de ses bras, son ventre et son bas ventre qui se perdait sous son pantalon... Partout se dessinait la forme de ses muscles, finement composés comme une pièce d'art, un tableau ou un corps de modèle. Tout chez lui aurait pu être créer dans le but d'allécher la gente féminin.  C'était sans nul doute un pécher que de rester là à l'observer, impossible de ne pas avoir une pensée, même aussi simple que l'envie de l'effleurer de ses doigts. Lydia détourna les yeux, fixant soudainement la paroi. Impossible qu'il n'est rien remarqué, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir penser d'elle... Au souvenir de la colère de Roman la dernière fois qu'elle avait cherché ce genre ce contact, elle se senti angoissée, priant pour qu'Alessandro ne relève pas et surtout ne perde pas patience. Elle ne reporta son regard vers lui que lorsqu'il lui affirma que le blessure était minime, une simple écorchure. Peut-être n'est-ce pas profond, mais il saignait tout de même...
Au lieu de se préoccuper de cela, il été parvenu à noter son grincement un peu plus tôt lorsqu'elle avait reculé : il lui proposa une potion, non pas contre l'entorse qu'elle avait certainement, mais en anti-douleur en attendant de pouvoir y faire quelque chose. Elle même était désarmée sans sa baguette et se retrouvait incapable de l'aider lui ou de s'aider elle-même. Le visage toujours marqué à cause de sa proximité plus ou moins dénudée, elle évitait sagement de laisser retomber ses yeux contre son torse, préférant détailler son visage. Il semblait particulièrement attentif, doux également, des traits de caractère pas forcément visible au premier abord chez des hommes aussi séduisant. Elle aurai pu se méfier qu'un homme semi inconnu ne lui fournisse une potion à boire au beau milieu de la forêt là où personne ne viendrait les chercher durant des heures mais elle ne se sentait pas en danger en sa présence. Sans compter que son statut de médecin avait quelque chose de rassurant. Sans chercher plus loin, elle hocha sa tête en le remerciant timidement, prenant entre ses doigts la fiole pour un boire quelques gorgées. Pas beaucoup plus délicieux que la terre mais ça avait bien le goût d'anti-douleur.

Lydia se sentait un peu impressionnée par son calme et son assurance. Là, au milieu de ce fossé, il parvenait à sourire et rire, torse nu et pas plus embarrassé que cela, alors que ce simple fait suffisait à la faire rougir à n'en plus finir. Sans plus de stresse que cela, lui il expliqua qu'il n'avait pas de baguette et qu'ils devraient se débrouiller sans pour sortir de là. Son optimisme n'atteins pas Lydia qui le fixa incrédule. Né de parents sorciers, issue d'une famille de sorciers de sang-pur, la magie était un peu la réponse à tout pour elle. Peut-être qu'il ne se rendait pas bien compte du soucis... Elle leva la tête vers la seule sortie possible, là d'où ils venaient. « ... Mais je n'ai pas de force ! » C'était sorti tout seul, elle avait toujours eut une force pitoyable, pas capable de soulever son propre poids, ayant toujours eut besoin d'aider pour porter quoi que ce soit avant d'avoir sa baguette et bien vite handicapée sans. Une chose qui avaient toujours fait rire ses soeurs tant il devenait simple de l'embêter. Elle ne prit même pas la peine de lui demander pourquoi il n'avait pas de baguette, bien qu'elle trouvait cela étrange, il y avait plus important encore. « Je n'ai jamais réussit à faire un sortilège d'attraction pour récupérer ma baguette, comment on va sortir de là ? et puis, tu n'as rien pour ta coupure, ça saigne beaucoup tout de même... » Elle n'était pas pessimiste, juste très réaliste quand elle voyait combien la sortie était plus haute que sa tête. Même sur la pointe des pieds et les bras tendus elle n'aurait pu s'agripper au bord. Un nouveau coup d'oeil autour d'elle lui permit de remarquer un élément qu'elle n'avait pas vu jusque là. Ils avaient un peu de chance dans leur chute, un peu plus loin poussait une plante parfaite pour stopper les saignements. La brunette s'éloigna, boitant à peine grâce à l'effet du médecin et peut-être un peu l'adrénaline. Elle s’accroupit, prélevant quelques feuilles,  retirant la légère membrane qui se trouvait dessus puis revient vers lui, le lui tendant. « Tiens, ça stoppera le saignement, on pourra désinfecter après. » Elle lui sourit légèrement, restant à distance raisonnable de son torse nu. Ca faisait deux problèmes  la fois, trouver comment sortir de là et éviter de passer pour une perverse.

Elle aurait pu tomber sur pire compagnon dans ce malheur d'être tombé dans ce précipice. Le bel homme nota sans doute son rougissement mais n'en dit rien, esquivant à peine un sourire, ne la brimant pas sur cette réaction idiote. Pas plus qu'il ne chercha à la taquiner pour savoir pourquoi elle rougissait ainsi ou quoi que ce soit et elle lui en était reconnaissante. C'était déjà assez gênant comme ça d'être ainsi, très proche d'un homme à semi nu, plus proche qu'elle ne l'était à la maison avec Roman. Elle aurait voulu être assez mature pour réagir différemment, être de celles qui pouvaient affronter sans ciller un torse nu et qui pouvaient éveiller des envies intimes dans les esprits masculins en quelques sourires ou quelques mouvements mais elle en était bien loin. Ce n'était pas elle et ne le serait sûrement jamais.
Même son fiancé avait prit l'habitude de la qualifier de frigide et elle ne pouvait l'en blâmer. C'était vrai qu'elle avait cette distance, cette boule dans le ventre à l'idée qu'il ne se fâche une fois de plus, être chaleureuse quand ils s’embrassaient été devenu difficile. Elle arrivait tout juste à sauver les apparences en dehors de la maison, mais au cœur de leur foyer elle devenait molle ou se crispait à tour de rôle. Toute proximité était devenu inconfortable, avec lui, son propre fiancé, comme avec tout ses amis.

Ces réactions pouvaient sans nul doute être confondues avec de la timidité mais c'était plus que cela. L'assurance d'Alessandro vis à vis de son corps la confrontait directement à ses propres craintes, son impuissance à séduire. Une part d'elle souhaitait aller se terrer à tout jamais, pour ne plus jamais avoir à prendre place dans ce monde où la séduction était naturelle pour tout le monde sauf elle.
Loin de ses craintes et de ses préoccupations, Alessandro continuait de sourire, impressionnant la jeune femme par ce trait de caractère, si optimiste. Si elle y avait regardé de plus près, peut-être qu'elle aurait pu se rendre compte de combien il lui ressemblait... A la Lydia d'il y a quelques années, la Lydia d'avant la vie commune avec Roman.
Lui ne doutait de rien, affirmant que l'adrénaline décuplerait leurs forces. Elle attendait de voir, de mémoire zéro multiplié par 10 faisait toujours zéro. Elle lui fit une petite moue, pas convaincue. En tout cas une chose était sûre, si jamais elle ne sortait pas de là avant la nuit et que son patron contactait Roman pour savoir où elle était, le savon qu'il lui passerait serait terrible, elle le pressentait. Qu'importe les raisons, il lui reprocherait d'être tout ce temps avec un homme aussi sexy qu'Alessandro, c'était certain. Son estomac se tordit en réponse à cette idée. Oui, ils devaient trouver une issue.

D'après son compagnon, ça devait être possible, il n'y avait pas d'animaux morts dans le coin à vu d’oeil. Dans un sourire timide, Lydia l'interrogea « Je crois que les animaux sont plus habiles que moi, lequel serait assez stupide pour tomber là dedans ? » Il n'y avait que elle pour les entrainer dans quelque chose d'aussi idiot ! Il n'hésitait pas à dédramatiser la situation, lui expliquant combien il était normal qu'il saigne malgré l'in importance de sa plaie. Elle voulait bien le croire mais serait quand même plus rassurée une fois le saignement stoppé.
L’homme appliqua sagement les plantes qu'elle lui avait fourni, riant pour une raison qui échappait totalement à la jeune fille. Il était si à l'aise malgré la situation, elle l'enviait tout en l'admirant secrètement. Sans gène ni complexe, il la complimenta, lui disant qu'elle aurait fait une bonne infirmière. Elle secoue sa tête, ce n'était que quelques feuilles rien de plus . «  Ca fait partie de mon métier de savoir différencier les plantes et de découvrir tout leurs usage possible. Je n'ai rien d'une infirmière, crois-moi ! » Elle aurait été sans doute plus intéressée par les maladies que les patients eux-mêmes, surtout maintenant qu'elle ne se sentait plus si à l'aise envers les étrangers.

Tout l'inverse de lui il fallait croire, riant et souriant, absolument charmant, il approcha la main de son visage pour y retirer à son tour une brindille, enflammant à nouveau les joues de Lydia qui étaient parvenues à dérougir légèrement. Ses propos n'étaient pas étrangers à sa réaction, affirmant qu'elle était mignonne avec ses traces de boues, la qualifiant de petite guerrière. Un compliment qui aurait sans doute fait plaisir à beaucoup de monde mais qui la mettait plus mal à l'aise qu'autre chose. Evitant son regard, baissant les yeux comme si elle avait honte de la situation, elle n'en menait pas large avec ses compliments. Elle n'avait rien de mignonne, elle n'était que bonne à fâcher Roman continuellement. Elle releva son main pour la poser sur le poignet d'Alessandro, avec légèreté, sans brusquerie, mais l'éloignant malgré tout sans douter de son geste, sans affronter pour autant son regard. « Je ne suis pas mignonne. » Légère réprimande, murmurée, mais prononcée sur un ton ferme, sans appel. Elle ne cherchait pas la discussion, elle ne voulait pas parler d'elle ni de quoi que ce soit pouvant se rapprocher de sa frigidité. N'oubliant pas d'être polie pour autant, elle releva la tête vers lui « Merci pour la brindille. » accompagnant sa phrase d'un petit sourire, un peu emprunt de tristesse face aux mots d'Alessandro. La jeune femme recula d'un pas, sans la moindre douleur à la cheville grâce à la potion qu'il lui avait fournit. « Je vais par là alors ! ». Mettant de côté pleinement sa remarque précédente, considérant cette précision comme déjà oubliée, elle lui fit un petit signe de la main pour lui dire au revoir le temps de leur séparation. Seule, elle s'éloignant vers le côté opposé au sien, regardant attentivement à droite et à gauche, cherchant quoi que ce soit qui pourrait leur permettre de sortir...

Après plusieurs longues minutes de marche, impressionnée par la longueur insoupçonnée de cette faille dans laquelle ils avaient atterries, elle finit par trouver quelque chose qui pourrait leur être utile. Une chute de rochers créait un petit monticule, atteignant la moitié de la hauteur du précipice, assez haut pour atteindre sûrement une des racines qui dépassaient un peu au dessus de la paroi. Si ces racines étaient assez solides, ils pourraient sortir ! Les rochers étaient disposés de façon irrégulière, leur permettant de monter sûrement s’ils ne glissaient pas. Faisant demi-tour, appelant Alessandro par son nom, elle couru pour le rejoindre et lui faire partager sa trouvaille. Elle ne mit pas longtemps à le retrouver, sans doute avant-il entreprit de retourner vers elle une fois arrivé au bout de son côté. « Alessandro ! Par là-bas il y des rochers qui peuvent nous aider à monter, et des racines, si elles tiennent ça doit être possible de sortir je pense ! » Cette idée de sortie la soulageait particulièrement, détendant ses traits dans un sourire spontané.

Le soulagement laissait entrevoir des aperçu de son réel caractère. Celui qui se retrouvait enfouie sous les complexes, le stress et les nouvelles interrogations que sa vie de couple avait peu à peu amené. Mais la compagnie agréable d'Alessandro avait de quoi la détendre tant il semblait souriant et prévenant. Malgré cela, le comportement de l'homme la rendait perplexe. Cette façon de dire à voix haute qu'il la trouvait mignonne, le regard qu'il posait sur elle, doux et assuré, tout comme ce geste surprenamment tactile de vouloir s'approcher pour retirer ce qu'elle avait dans les cheveux... Même si elle avait fait la même chose un peu plus tôt, ça ne rendait pas du tout pareil. Enfin, du moins Lydia le pensait, elle avait fait ce geste sans réfléchir, sa façon à lui de la faire était... différente, son regard, ce qu'il avait dit, elle ignorait vraiment pourquoi il agissait ainsi mais elle sentait que c'était différent. Et elle ne savait pas bien comment réagir à cela. Pas plus que quand il s'entêtait à la dire mignonne alors qu'elle avait cherché à le réprimandé d'avoir dire ça. Il était plus têtu qu'il ne le semblait au premier abord.
Son regard la surpris quand elle se retourna un instant pour vérifier s’il la suivait. Ses yeux croisèrent immédiatement les siens et sans comprendre pourquoi, elle lui attribua un air satisfait. Qu’est-ce qui pouvait bien le rendre heureux ainsi ? Son léger rire ne l’avança pas plus tout comme son regard intense qu’elle préféra fuir, regardant à nouveau devant elle. Un regard si particulier qu’elle n’osa pas poser la moindre question quand à son air enjoué, de peur qu'il ne trouve la question idiote aussi, pourtant son incompréhension face à ce regard était réel. Plongée dans ses pensées, elle amena Alessandro jusqu'au dit lieu qui pouvait leur permettre de sortir.

Toujours prévenant, Alessandro préféra commencer par tester la voie lui même, il craignait qu'elle n'empire l'état de sa cheville en cas de rochers instable. Elle lui en était reconnaissante, pas franchement sûre que l'escalade ne compte parmi ses talents et elle acquiesça quand il lui demanda de bien regarder comment il faisait. Elle pensait qu'il en resterait là et filerait grimper, mais ce ne fut pas le cas. Au lieu de ça il lui fit remarquer qu'il avait quelques dernières pensées à lui faire partager avant de risquer sa vie. Elle ne s'attendait en rien à ce qu'il dit ensuite. Il lui conseillait d'être spontanée, qu'elle était magnifique et mignonne quand elle souriait avec son coeur. Lydia était sûre qu'il disait cela de son point de vue à lui et que ça ne pouvait être une généralité mais ça n'empêcha en rien ses joues de s'enflammer immédiatement, le regard rivé sur lui. Elle était pas du tout prête à entendre de pareilles choses, mais il n'en avait pas fini. Sans pincette, il affirma qu'elle lui plaisait et qu'elle n'était pas ce qu'elle voulait faire croire. Lydia fronça les sourcils à ses mots : elle ne cherchait à être rien du tout. Elle ne pensait pas non plus être austère quand à ce qui était d'être elle-même... ça s'était sûrement une bonne question mais elle n'était pas celle qui en détenait la réponse. Perdue par ce qu'il venait de lui dire, elle resta immobile quand il lui sourit, choquée de ses propos et continuant toujours d'y réfléchir. Mais le voir lui tourner le dos, s'étirant ainsi toujours torse nu suffit à tourner un instant ses pensées vers autre chose. Il était près, assez pour qu'elle puisse voir nettement le dessin de ses muscles dans son dos, ses épaules fortes, ses bras si bien taillés, le bas de ses reins fins et élancés... Lydia mordit sa lèvre, c'était mal de le regarder ainsi, Roman s'en fâcherait sûrement mais... elle n'avait jamais vu un homme ainsi, ni si joliment musclé ni d'aussi près, dénudé devant elle. Peut-être qu'elle aurait détourné les yeux plus facilement les yeux si elle avait eut l'habitude de voir son fiancé mais ce n'était pas le cas et elle laissa son regard posé dans son dos sans pouvoir s'en détacher.

C'est avec inquiétude qu'elle le regarda monter le long des rochers mais s'avérèrent plutôt stable. La jeune femme aurai tant voulu avoir sa baguette à l'instant présent, pouvoir stopper sa chute en cas de besoin, avoir un quelconque moyen d'action en cas de danger mais elle était là, à simplement pouvoir l'observer faire, impuissante. Cela se déroula pourtant sans encombre et était parvenu à cesser de regarder le dos d'Alessandro comme un nouvel objet de fantasme irréaliste tout droit sorti d'un magazine.
Quand l'homme lui en donna le feu vert, Lydia se prépara à le rejoindre. Par prudence, elle se pencha pour d'abord retirer ses chaussures dont les talons seraient bien trop incertains pour une telle montée. Elle eut le temps de remarquer sa cheville qui prenait une douce couleur mauve et avait enflée mais elle n'avait pas mal et c'était le principal. Ses chaussures dans une main, c'est pieds nus qu'elle entreprit de monter les rochers un par un. Sa cheville la gênait un peu pour prendre appuis, elle s'en méfiait mais quelques minutes plus tard elle avait rejoins son compagnon. Elle prit la main qu'il lui tendait pour se hisser jusque lui et se redressa. Un coup d’œil en bas et elle se rapprocha de lui ; elle n'avait pas peur du vide normalement, du moins pas en quidditch... sauf qu'en quidditch elle contrôlait la situation. Alessandro voulait qu'elle monte sur ses épaules pour se hisser jusqu'en haut, après ça elle n'aurait plus qu'à le tirer vers elle. Une idée inquiétante qu'elle cherchait à fuir. « ... Je ne suis pas austère... Si ? » Ca n'avait jamais été l'image qu'elle avait voulu donner d'elle et c'était bien la première fois qu'elle entendait ce mot à ce propos, assez pour la marquer. Est-ce que c’était ce qu’elle devenait ? Froide et distante ? Peut-être que le comportement de Roman était contagieux… « Et... tu ne devrais pas dire comme "tu me plais" aussi facilement. Je suis bien plus froide que tu ne penses ou... ou que tu ne peux l’imaginer si tu penses que je te plais. Je suis sûre que je ne suis pas le genre de "femmes" qui te plait. » Elle avait même du mal à s’inclure dans le mot "femme" tant elle se sentait incertaine d’elle-même et de sa sexualité. Laissant son imagination la porter, elle continua sans lui laisser le temps de parler.  « Tu dois sûrement avoir connus plein de femmes belles et sexy, comme dans les films… Je ne suis pas résolument magnifique et mignonne, je suis comme le pôle nord quand les femmes sexy sont les plages chaudes et la mer couleur turquoise. Ce n’est pas ce que je veux faire croire, c’est comme ça que je suis et je suis à l’aise avec le fait de ne pas être à l’aise avec ce qui vous met tous à l’aise. Tu te trompes en penssant que je te plait. » L’idée de plaire à un homme aussi sexy que Alessandro était bien trop terrifiante pour qu’elle le laisse dire des choses pareil. Elle avait plus à Roman et l’avait déçue, elle ne tenait pas à poursuivre la liste des déceptions. Chaque fois qu’elle était incapable de réagir comme il le fallait, c’était un bout de son cœur et de son orgueil qui coulaient. La jeune femme se protégeait de ce type de blessure du mieux qu’elle pouvait, en évitant de laisser des ouvertures.

Elle se trouvait déjà bien assez haut sur ses rochers et les épaules d'Alessandro étaient maintenant clairement hautes maintenant qu'elle se trouvait plus petite sans ses talons. « Tu es sûr de cette idée de monter sur tes épaules pour monter là haut ? C'est pas plus sage d'attendre là ? Si on tombe... » Finalement la colère de Roman était peut-être plus gérable que l'idée de perdre l'équilibre sur les épaules d'Alessandro et de plonger dans le vide tout les deux à nouveaux par sa faute car cette fois-ci c'était sûr que les rochers rendraient leur chute plus dangereuse.

Alesandro était un homme surprenant et complètement imprévisible pour Lydia. Elle pensait avoir le dernier mot en le renvoyant ainsi dans ses buts. Ces propos étaient simples, justifié et soignés, ils n’appelaient pas à la discussion. Du moins dans son esprit. Visiblement, pour l'homme en face d'elle il en retournait autrement. Il refusait d'admettre qu'elle n'était pas de son type de femme. Ne comprenait-il pas qu'elle était vraiment frigide ? Lydia était à court de mots pour le lui faire comprendre. Elle n'en eut d'ailleurs pas l'occasion car Alessandro était loin, bien loin d'avoir terminé ce qu'il avait à dire. Sans gène ni même rougir, débordant d'assurance et de séduction, il détailla son avis sur ses jambes, longues et élancées celui lui, ses hanches fines et délicates qui mettaient en valeur les formes de sa poitrine qu'il trouvait belle. Les traits de son visage étaient à son gout, tout comme il aimait les expressions qu'elle pouvait prendre. Sans perdre son sérieux, il poursuivit, sans la moindre timidité : elle l'attirait et lui plaisait.
C'était bien trop, trop pour que Lydia puisse imaginer ce qu'il venait de lui dire. Totalement prise au dépourvus, c'est les lèvres entrouvertes qu'elle l'écouta, les yeux rivés sur lui, dans une surprise qu'elle était incapable de masquer. La jeune femme recula d'un pas, se souvenant de justesse qu'il y avait du vide autour d'eux. De timidité et de gêne, Lydia baissa la tête, baissant son menton vers sa poitrine. Elle voulait éviter le regarde d'Alessandro. Que devait-elle faire ou dire face à de tels propos ? Sortant de la bouche d'un homme aussi sexy en plus... Elle osait à peine y croire... Non ce n'était pas cela, elle ne concevait pas qu'il puisse la trouver attirant, qu'elle puisse lui plaire. Elle n'avait depuis trois qu'une seule référence face à son pouvoir de séduction sur les hommes : Roman. Et elle était sûre et certaine qu'il était de zéro. Peut-être pas en la regardant uniquement, elle savait -ou avait su- qu'elle n'était pas trop vilaine à regarder, mais pour autant elle savait pour faire qu'elle n'était pas intéressante à embrasser, regarder déshabiller ou toucher. C'était déconcertant, au plus au point. Difficile à croire et cela la privait de tout ses moyens. Elle ne comprenait pas, ne trouvait pas comment réagir mais pourtant... une partie d'elle, ensommeillée tout au fond de son être avait envie d'y croire. Ses mots et ses regards la touchaient, lui donnant envie que ce soit vrai, pas uniquement le discours réflexe d'un homme séducteur qui aurait voulu jouer mais ceux d'un homme qui la trouvait plaisant elle, dans son intégralité. La satisfaction de plaire était un sentiment effacé depuis longtemps déjà et elle ignorait complètement quoi lui répondre. Elle n'avait aucun moyen de lui démontrer qu'elle n'était pas son type de femme, puis qu'il ne le testerait pas. Mais elle préférait ne pas se bercer d'illusion. La vérité qu'elle connaissait, ce qu'elle vivait avec Roman lui suffisait amplement, elle n'avait pas besoin de se sentir encore plus incapable d'éveiller le désir d'un homme. C'était un sentiment bien trop terrible. Elle n'aspirait pas au bonheur. Son unique souhait était que Roman redevienne comme avant, avant les centaines de dispute et de réprimande, avant qu'elle ne se mette à agir pour espérer le faire réagir dans le bon sens. Pourtant sous le regard pénétrant d'Alessandro, son intensité et son sérieux, elle se sentait à découvert, comme s'il représentait un potentiel danger face à ce qu'elle était sûre d'être... Elle préféra baisser les yeux, fuyant ce regard pénétrant, tellement peu à l'aise face à de telles paroles.

Aussi, elle ne chercha pas à revenir au premier sujet quand Alesandro revient de lui même à la problématique de la sortie hors du ravin. Bien que après ce qu'il venait de lui dire, l'idée de s'approcher de lui était particulièrement intimidante... Elle aurait pu transplaner mais cela faisait des années qu'elle n'avait pas pratiqué et c'était devenu une idée inquiètente. Qui plus est elle n'avait pas acheté le permis de WINCAP et Roman le lui avait interdit. Elle ignorait qu'elle solution était la plus risquée entre s'approcher d'Alessandro ou tenter de transplaner. Dans un clin d'oeil, sourire aux lèvres, il lui dit de lui faire confiance, qu'il ne la laisserait pas tomber. Il lui faisait confiance et pensait qu'elle pouvait le faire.. Sûrement qu'il n'imaginait pas combien ses jambes tremblaient à l'idée de s'approcher de lui juste après ce qu'il venait de dire. Lydia mordit sa lèvre mais fini par s'approcher quand il lui fit signe, n'osant pas recroiser son regards. C'est des mains toutes tremblantes qu'elle posa contre son épaule pour s'aider à y monter. Il n'y avait d'ailleurs pas que ses mains qui étaient fébrile, son corps tout entier était entièrement intimidé par ce torse nu sur lequel elle refermait ses jambes.
Mais quand Alessandro se releva doucement, Lydia perdit son soudain mutisme sous le mouvement. Un petit cri paniqué s'échappa de ses lèvres quand il se releva, crispant ses jambes autour de son torse, accrochant ses mains comme elle le pouvait sur ses épaules. « Alessandro ? Tu me tiens bien hein ?! »  Ça semblait être le cas. Elle se sentait vraiment haute placée là, avec le précise devant elle... Pourtant les mains d'Alessandro restaient fermement posées contre ses cuisses, la tenant sans lui laisser la possibilité de pencher, sécurisant totalement sa position. Il lui fallu quelques secondes encore pour gagner assez de confiance pour dé-crisper ses mains de la nuque masculine, la libérant dans un petit soupire pour se calmer.

Faisant confiance à Alessandro, Lydia tendit une première main timide vers la racine, refermant ses doigts. Elle y accrocha la seconde et le jeune homme l'aida, plaçant ses mains pour lui donner assez d'impulsion pour ramener ses pieds contre cette racine. Une main contre la paroi pour rester stable, Lydia jeta un coup d'oeil à son partenaire avant de se redresser, toute tremblante et agrippa en haut pour se hisser jusqu'à la sortie. Elle osait à peine respirer en faisant cela, effrayée à l'idée de glisser, le soulagement était bien grand quand elle senti l'herbe contre son visage.
Pourtant elle ne prit pas beaucoup le temps de se reposer, immédiatement elle retira sa veste pour permettre un appuis plus fermer à Alessandro et genoux à terre se pencha vers lui, lui tendant les bras. Elle n'était pas du tout sûre de pouvoir l'aider à monter mais elle comptait bien tout faire pour cela. « Ca va aller tu crois ? C'est faisable ? » S'il parvenait à s'accrocher et se hisser comme elle contre la racine elle pouvait sûrement l'aider. Appuyer sur ses genoux, elle en avait complètement oublier le reste, sa cheville comme sa gêne à ses mots, concentrée uniquement dans le but de faire sorti son compagnon de galère.

En temps normal, jamais Lydia n'aurait songé à pouvoir soulever un homme jusque elle, ni même l'aider à remonter jusqu'elle. La jeune femme hésita quand Alessandro lui demanda si elle s'en sentait capable avant d'affirmer qu'il lui faisait confiance. Le sérieux de ses yeux était déstabilisant : il dégageait une telle assurance, et la regardait comme s'il lui faisait réellement confiance. C'était bien sûr impossible puisqu'il la connaissait depuis quelques heures à peine et pourtant sans cela, elle aurait juré qu'il plaçait vraiment toute sa confiance en elle et en pleine connaissance de cause. Ce qui était absurde. Avec un peu de sens, ils n'auraient jamais fait cela. Non pas qu'il semblait avec un problème de poids -définitivement pas vu le torse qu'il laissait disponible à sa vue depuis plus d'une demi-heure maintenant - mais il était malgré tout bien plus lourd qu'elle. Sa propre jambe était blessée, elle était en hauteur par rapport à lui, susceptible d'être entrainée dans sa chute... Et pourtant à cette seconde, face à son regard, elle se sentit investie de la mission primordiale de le remonter, le sortir hors du gouffre à n'importe quel prix.

Lydia n'y réfléchit pas beaucoup. Quand le bras d'Alessandro arriva à porter de ses doigts, elle les referma sur son bras, utilisant son réflexe, la force d l'impulsion qu'il avait mit ou bien était-ce la sienne, elle n'en s'avait rien. Elle tira aussi fort qu'elle put, sans cesser son mouvement impulsif de retour en arrière et par miracle, l’homme fut hissé hors du ravin. L'élan l'entraina sur Lydia, le souffle agité, son corps était plaqué au sol par le poids de l'homme. Un homme torse nu, le plus près qu'elle n'est jamais eut de sa vie et pourtant, la fatigue ralentit sa compréhension de la situation. Elle avait besoin de reprendre son souffle, tâche difficile avec le torse masculin qui appuyait contre sa poitrine, reprenant sûrement des forces également. Son poids l'obligeait à respirer plus profondément. Lentement, elle réalisa qu'elle avait réussi. Et malgré l'herbe fraiche sous son corps, le poids d'Alessandro et l'épuisement, elle sentit le sourire monter à ses lèvres. Elle avait réussi, ils avaient réussi. Plus que le soulagement de pouvoir rentrer sans encombre, il y avait dans sa poitrine une satisfaction bien singulière à réussir quelque chose qui n'aurait pas dû être possible. Elle attendait qu'il se redresse, vêtu comme il l'était, il n'allait sûrement pas rester longtemps contre elle, torse nu, c'était à ses yeux une évidence.
Alessandro s'approcha, venant effleurer ses lèvres des siennes, spontanément, sourire aux lèvres. Un baiser léger, sans insistance, mais qui semblait le ravir. Lydia resta pétrifier à son contact, déstabilisée et perdue en plus d'être pétrifiée. Son cœur s'arrêta avant de se mettre à battre la chamade, ses joues reprirent immédiatement une teinte bien plus rosée, indiquant pleinement sa gêne. Mais elle-même était incapable de réagir, tendue et immobile. Elle n'aurait sans doute pas été capable de réagir plus quand bien même aurait-il rendu son contact plus insistant. En dépit de tout ce qu'il avait pu dire auparavant, elle n'avait jusque-là réalisé à quel point ses paroles concernant le fait qu'elle lui plaisait n'étaient pas des paroles en l'air. Il s'écarta, souriant, et lui dit qu'elle devait prendre cela comme un cadeau de remerciement. Il avait eu raison de lui faire confiance puisqu'elle avait réussi. Il semblait ne jamais en avoir douté. Lydia observait cet homme, si séduisant, débordant d'assurance, perdue, incapable de relier son geste à ses paroles. Cela n'était pas un remerciement. On n’embrassait pas les gens pour cela, on les embrassait parce qu'ils nous attiraient. Elle était perdue entre les deux options, ignorant si c'était un mélange des deux ou si seule l'une des deux était véridique. La jeune femme restait à le regarder, toujours aussi figée qu'à l'instant où il avait posé ses lèvres contre les siennes, muette comme une carpe. Elle prit les mains qu'il lui tendit pour se relever avec l'étrange sensation d'être très distante de son propre corps, comme sonnée.

Le plus naturellement du monde, Alessandro continuait de parler. Pour Lydia, la notion du temps et de l'espace avait disparu, trop perturbée par son geste. Cela faisait trois ans qu'elle était avec Roman et bien plus d'un an que ce genre de contact avait changé de sens pour elle. Aussi impressionnée qu'elle l'était, la jeune sorcière ne comptait pas laisser Alessandro en faire qu'à sa tête. A l'instant, parler de leur état ne l'intéressait pas, même si elle savait qu'elle aurait dû s'en soucier par rapport à son fiancé, sa priorité n'était pas là. Retrouvant enfin sa voix et sa mobilité, elle porta ses doigts à ses lèvres. « Pourquoi tu as fait ça ? »  Elle restait médusée, dire qu'elle lui plaisait et l'embrasser rester deux choses bien différentes. Pour elle tout du moins. « Ce n'est pas ainsi qu'on dit merci, ce n'est pas une action de remerciement. Peut-être que tu embrasses tout le monde ainsi, mais moi pas... Et je suis fiancée, à quoi tu pensais ? S’il apprend ça, il va être en colère... » Le fiancé ne venait qu'après et n'avait rien à voir avec embrasser un autre homme que celui qu'elle était censée aimer, elle imaginait juste ce qu'elle encourait s'il venait à l'apprendre. C'était cette façon soudaine de l'embrasser qui la perturbait autant, bien trop habituée à se sentir non séduisante et rejetée, elle perdait pied face à ce comportement, cette réalité étrange face à Alessandro. Le souffle court, perdue, elle laissa à nouveau échapper la question qui la perturbait tant « Pourquoi tu as fais ça Alessandro ? » Elle ne cherchait même pas à s'éloigner de lui, ni voyant nul agression, c'était seulement un comportement face auquel elle ne savait pas quelle réaction était appropriée. Ses doigts continuaient de palper en douceur la chair de ses lèvres qu'il avait embrassé. Elle y réfléchissait toujours quand elle répondit à sa remarque précédente « Mais tu as raison, je ne peux pas rentrer comme ça... » Roman ne louperait pas de trouver une façon ou une autre pour la réprimander si elle rentrait couverte de boue et de feuille. Elle s'éloigna d'un pas, l'esprit ailleurs, murmurant « Il faut que je retrouve ma baguette... » Elle espérait la retrouver facilement, encore fallait-il qu'elle s'y retrouve dans la forêt.

Avec toute la sincérité du monde, elle pensait que le fait d'être fiancé règlerait toute question, tout problème. C'était dans son esprit un calcul très simple : femme fiancée, femme interdite. Et cette interdiction effaçait tout le reste : l'importance du geste, l'attirance ressentie devenait non prononçable, bannie par la bienséance. En lui expliquant qu'elle était fiancée, elle devait effacer tout son comportement précédent et reprendre sa place dans le cycle normal de choses. Elle n'attirait pas les gens. Problème réglé, elle n'avait pas à accepter l'attirance qu'elle avait pour elle, ni à réfléchir à ce qu'elle en pensait, quel effet cela pouvait bien lui faire. Ni à remettre en cause sa relation avec Roman. Tout revenait dans l'ordre avec cette simple révélation.

Seulement Alessandro semblait déterminer à lui montrer que le monde pouvait tourner différemment de celui qu'elle schématisait dans son esprit. Il ne le faisait pas par provocation ou pour le plaisir de la contradiction, non. Elle était presque sûre que c'était naturel, sa façon d'être réellement. C'était un homme entier et direct, déstabilisant dans sa façon de la trouver à son goût. Elle ne savait qu'en penser ni qu'en dire. Sa façon désinvolte de répéter encore qu'elle lui plaisait et qu'il avait eu envie de l'embrasser la faisait rougir, sans surprise sûrement, il avait eu le temps de remarquer ce défaut depuis le début de l'après-midi.
En un sens, elle ne le blâmait pas de ne pas avoir vu la bague à son doigt. C'était de loin une des bagues les plus banales qu'elle avait jamais vues. Roman l'avait choisi en sa présence dans une bijouterie moldu peu cher et lui avait acheté un simple anneau. D'après lui, un anneau simple pour les fiançailles l'aiderait à apprécier plus la valeur de la bague pour le mariage. Résultat elle avait à l'annuaire qu'un simple métal couleur argent, fin, sans le moindre bijou ni gravure. Elle non plus n'aurait pas cru à en une bague d'engagement en la voyant au doigt de qui que ce soit. Elle s'y était habituée même si elle n'avait trop su quoi en penser au début, une bague n'était finalement qu'un symbole non ? L'important était que Roman voulait faire sa vie avec elle. Ou l'avait  voulu à l'époque, maintenant elle n'en savait plus trop rien. Leurs disputes étaient devenues trop fréquentes, le malaise qu'elle ressentait en sa présence était bien réel.
Son coeur loupa un battement en entendant Alessandro dire qu'elle était une femme magnifique. Pourquoi devait-il dire ça, à voix haute ainsi ? À cause de cela son coeur réagissait bizarrement, ne savait-il pas les effets qu'il pouvait avoir sur quelqu'un ? Il ne semblait éprouver aucun remords face à l'idée de l'avoir embrassé alors qu'elle était fiancée cependant. Il refusait de s'en excuser. Selon lui, ce que son fiancé ne savait pas ne pouvait lui porter préjudice... Sincèrement, Lydia ne s'inquiétait que de moitié de comment Roman prendrait la chose vis-à-vis de lui-même. Elle était par contre persuadée qu'il le lui ferait regretter, longtemps, quelque soit la façon, ça ne resterait pas impunie. Évidemment elle comptait bien lui mentir à ce sujet et ne jamais évoquer ce baiser pourtant si innocent. Le problème était en fait plus grave que cela. Placé ailleurs que le fait qu'il l'avait embrassé en étant fiancé. Elle ne savait pourquoi, mais... son regard posé sur elle, aussi perturbant soit-il, n'était pas si désagréable que cela. Non, elle n'y était pas du tout habituée et elle ne savait pas comment y réagir ni qu'elle attitude adopter, mais... fondamentalement, tout au fond elle, ce n'était pas désagréable. C'était même... plutôt intéressant et flatteur. Et elle n'y comprenait plus rien. Elle aimait Roman, elle voulait vraiment voir leur couple fonctionner, mais... le comportement d'Alessandro, ses yeux, son sourire, son assurance... Son torse aussi, si elle était sincère, c'était comme une fenêtre sur autre chose, quelque chose de différent de ce qu'elle vivait dans son couple. Et elle n'était soudainement plus si sûre de ce qu'elle voulait, plus certaine de vouloir retourner dans cette pièce qui lui apparaissait un peu plus terne d'habitude. Elle avait beau essayer, elle n'arrivait pas à affirmer intérieurement que cela lui déplaisait. Elle avait envie de l'interroger quand il disait qu'il ne referait pas, mais ignorait quelle était la bonne question...

N'était pas sûre encore de comprendre vers où aboutissaient ses propres pensées, elle suivit l'autre idée, prétendant rester indifférente à ses mots, silencieuse, comme si elle n'avait rien à y redire. Timidement elle avança sa main vers son bras pour s'appuyer sur lui comme il le proposait. Son absence de tee-shirt restait une gène majeur avec la proximité et ses joues restaient inlassablement rosées. Par chance, elle faisait partie de ses gens qui avaient ce don de rougir joliment, cela allait plutôt bien avec son teint aussi pur que du lait. Elle suivit la direction qu'il prit sans noter son regard taquin en parlant d'aller chez lui pour qu'elle se refasse une beauté. Pensait-il à autre chose en disant cela ? Elle n'aurait su l'affirmer avec assurance.
Ils s'éloignaient quand ils revirent à l'endroit où la baguette de Lydia avait été perdue. La jeune sorcière essayait de se concentrer pour avancer et retrouver son précieux compagnon magique. Elle semblait très absorbée dans sa recherche, mais en réalité, elle continuer de réfléchir à ce qu'il avait dit. Lentement, une question faisait son chemin dans son esprit...
Au bout de plusieurs minutes, la Coréenne releva la tête pour découvrir Alessandro, sa baguette entre les doigts. Il l'observait, comme absorbé par l'objet, une vue assez étrange tant la baguette d'un sorcier pouvait être personnelle. Lydia n'en avait jamais changé et avait fait toutes ses premières fois magiques avec elle, c'était presque une partie d'elle-même. Quand l'homme se rendit compte de son regard, il lui sourit, l'air ailleurs, la lui tendant en la rassurant sur le fait qu'elle était intacte et lui demanda si elle était soulagée. Lydia lui sourit et hocha la tête, sincèrement, oui elle était bel et bien soulagée. Aussi vite que sa cheville le lui permettait, elle le rejoint, recevant ce précieux objet entre les mains, souriant à Alessandro peut-être de la façon la plus décontractée depuis ce début d'après-midi. « Merci ! Elle te plaisait ? » Elle rit doucement, faisant référence au regard qu'il avait porté à sa baguette. « D'ailleurs, tu as mis où la tienne ? Tu n'as pas peur de sortir sans ? » Manquer de sa baguette pouvait vite s'avérer embêtant, la preuve cela leur avait compliqué la vie dans le ravin. Sa question était innocente et elle ne pensait soulever aucun problème. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réponde qu'il n'avait pas de baguette en haussant les épaules, souriant doucement avant d'expliquer être cramol. Appuyé d'un clin d'oeil, il assura qu'il avait développé d'autres capacités. Lydia avait l'impression pression d'avoir mis les deux pieds dans le plat. Elle n'avait jamais été proche d'un cramol et ignorait s'il y avait une réaction appropriée. S'excuser ? N'était-ce pas là particulièrement insultant. Lui-même semblait à l'aise avec le sujet, elle essaya de l'imite, maladroitement. Elle fit une petite moue, cherchant quoi dire « Je vois... » Elle lui sourit et désigna la baguette « Tu peux la regarder encore un peu alors si tu veux, ça ne me dérange pas tant que tu me la rends. » Elle lui offrit un petit sourire taquin, espérant qu'il ne le prendrait pas mal, elle ignorait comment se comporter autrement. « On va chez toi alors ? Il faudra y aller à pied, car je n'ai pas mon permis de transplanter ici. »

Naturellement, Lydia repassa sa main dans le creux du bras d'Alessandro, reprenant appuis contre lui pour qu'il l'aide dans la descente vers la ville. Un moment, elle resta silencieuse, ressassant ses pensées. Puis elle se stoppa net, sans prévenir. Elle releva son visage vers lui, l'expression sérieuse. Elle avait encore d'autres questions à lui poser. « Alessandro... Je n'ai pas dit que ça me déplaisait tellement. » Elle faisait référence à sa phrase où il promettait de ne plus le refaire si cela lui déplaisait. « Je ne dis pas non plus que ça me plaisait, mais... Si, c'est une hypothèse ! si c'était le cas, tu es en train de dire que ça te serait indifférent que j'ai un fiancé ou non ? Je te plairais autant dans les deux cas ? » Elle ne savait pas si elle avait apprécié ce bref contact entre leurs lèvres, ce qu'elle savait ce que ce geste venait de faire apparaitre cent questions dans son esprit et elle si elle savait où était le bien et le mal, elle ne savait pas où elle voulait se situer.

Encore une fois, les remarques d'Alessandro laissait Lydia perplexe. Elle comprenait qu'il les choisissait avec soin pour y apporter un double sens à chaque phrase. Comme de ne pas reprendre sa baguette car il avait tendance à s'accaparer ce qui lui plaisait et qu'il ne voulait prendre le risque. Elle n'osait pas affirmer être certaine qu'il y plaçait un double sens, ça aurait été prétentieux et elle était bien loin de l'être mais tout de même, il l'amenait à se demander si il parlait de la baguette ou d'elle même ? Voulait-il se l'accaparer ? En admettant qu'on puisse avoir quelqu'un... C'était là extrêmement perturbant qu'un homme aussi attirant que lui prévienne vouloir l'accaparer... inquiétant et attirant, comme une belle fleur toxique, dont le danger s'ajoutait au mythe qu'était pour elle les relations et l'attirance homme femme... cette crainte qu'elle avait été déroutée par l'envie, jusque là inconnue, de prendre le risque. Enfin... peut-être qu'il ne parlait pas du tout de cela, qu'elle se montait la tête toute seule ? Lydia paniquait, qu'est-ce qui lui prenait de penser à cela ? De chercher des sous entendu dans les phrases d'Alessandro et d'envisager de prendre le risque... Prendre le risque de quoi ? Elle était fiancé, tromper était mal, elle aime Roman. C'était trois raisons suffisantes. Amplement suffisante. Le mot risque n'aurait même jamais dû apparaitre dans son esprit.

Mais son regard était tel qu'elle n'arrivait pas à réfléchir correctement. Son esprit n'avait même plus besoin de l'entendre parler pour enflammer ses joues. Elle rougissait même si c'était elle-même qui avait relancé le sujet. Il été parvenu à piqure sa curiosité, ouvrir des questions dans son esprit et qui nécessitait des réponses, quand bien même elle ignorait ce qu'elle pourrait bien en faire. Elle pouvait le nier à voix haute autant qu'elle le souhaitait, la réalité n'en restait pas moins la même. Les bras d'Alessandro étaient charmants et une part d'elle, toute petite part qu'elle cherchait à écraser, se demandait ce que ça faisait d'être auprès d'un tel homme, d'avoir le droit à ses regards dans d'autres circonstances ? Il l'observait avec tant d'attention, cherchait à la comprendre elle le voyait bien. Et pourtant elle n'aurait pu l'expliquer. La raison la plus simple était sûrement dans la relation qu'elle partageait avec Roman, le refus qu'il avait de la toucher. Et pourtant elle cherchait d'autres raisons.
Ses yeux se firent plus charmeur, son expression tout entière devenait un appel à la séduction. Il devait en avoir fait tomber des filles, juste avec ce regard, sans même avoir besoin de parler. Ses yeux, chaleureux, ce sourire sexy, il ne doutait de rien. Certainement pas du fait qu'elle lui plaisait et qu'elle soit fiancée ou non n'y changeait rien. Il ne se soucierait sûrement pas de cette bague si il avait une chance, si le fait qu'il s'intéressait à elle lui convenait à elle. Elle n'en savait rien. Elle ne savait plus. Lydia s'accrochait aussi fermement que possible à ce qu'elle savait juste et correct. Mais terriblement, elle aimait bien l'entendre qualifier de femme, qui plus est séduisante, attirante. Sans honte il affirmait ce qu'il voulait et lui demandait cette permission qu'elle ne pouvait pas lui accorder. Par morale et engagement auprès de Roman mais aussi pour d'autres raisons. Par peur. Peur de cette inconnue qu'était les relations physiques, peur de ce qu'il en penserait si elle cédait, peur de le décevoir. Pire, peur de ce que cela signifierait en cas d'échec, si jamais elle ne lui convenait pas comme elle le redoutait. Alessandro brûlait d'assurance et de confiance, en lui, mais aussi en elle, il croyait en ce qu'il voyait. Elle tremblait à l'idée d'en être loin, d'être incapable de le satisfaire d'une quelconque façon.

Sa main caressa sa joue, enflammant sa poitrine, agitant son cœur. Il savourait cet instant en disant qu'il aimait braver l'interdit, cela ne dépendant que d'elle, de ses envies. Lydia le fixait, affolée de combien il la perturbait en disant ces mots, de la réaction de son propre cœur comme s'il aspirait à cette promesse inconnue. Pour une obscure raison, cela faisait vibrer au fond de sa poitrine de l'espoir. Mais la crainte restait là. Tout cela n'était pas pour elle, c'était pour une autre... Elle n'était qu'une imposture, elle oubliait juste provisoirement combien son corps pouvait rester froid aux baisers d'un homme.
Lydia mordit sa lèvre, finissant par baisser, les yeux, fuir ce regard de braise si séduisant. Elle devait s'y échapper. Tout était beau ainsi mais la réalité serait différente. Il ignorait juste combien elle n'était pas capable de réagir au toucher d'un homme, elle craignait qu'il ne fasse pas exception. « Si c'est un interdit, je devrais sûrement t'aider à le franchir ! On le bravera ensemble. Il faudrait demander à mon fiancé ce qu'il en pense ! » Elle releva la tête pour lui sourire, traitant ses propos comme de l'humour. Comme si elle pouvait une seule seconde envisagée de dire ça à Roman, c'était la mort assurée. « Tu es vraiment, vraiment très charmant, mais je ne peux pas faire ça. Tu serais vraiment déçu, crois-moi. » Elle lui fit un petit sourire d'excuse.  Alessandro rit, la déconcertant une fois de plus. Têtu comme pas possible, il affirma qu'il n'en saurait rien sans avoir essayé. Lydia secoue sa tête, ce n'était pas possible. Elle préférait rester avec l'espoir silencieux de lui plaire et de pouvoir lui faire de l'effet plutôt que de briser ce rare moment où elle osait espérer plaire. Il pouvait rester dans une petite partie de son esprit, une rêverie où un homme aussi sexy que lui, lui accordait de l'attention.

Sur un ton plus léger, ils rentrèrent jusque chez lui où elle pu enfin se doucher. Il fit de même avant de se rendre à l'hôpital, apporter la précieuse plante et s'occuper de soigner cette cheville abimée. A l'instant de se séparait, Lydia ne comptait pas le revoir. Alessandro représentait trop de choses, danger, tentation, interdit... mais plus, il éveillait une partie d'elle qu'elle ne se connaissait pas. Elle ne devait pas le revoir car il y avait dans son regard quelque chose capable de changer sa réalité.