Le Dragon’s Roar était comme qui dirait « LA » bonne adresse que tout le monde ici lui avait donné. Lorsque Vasily avait mit les pieds là bas il n’avait pu que constater la raison de cette assurance véhémente... Ce pub n’était pas tout à fait n’importe quel pub non... Il était entièrement consacré au quidditch. Sur le moment, Vasily s’était un peu plus sentit « à la maison » et il n’y avait pas trop réfléchit à deux fois pour entrer, n’hésitant pas à aller voir les cadres où quelques photos de joueurs étaient affichées, laissant filer des attrapeurs, cogner des cogneurs, marquer des poursuiveurs et défendre des gardiens. Il en avait reconnu très facilement une bonne partie, ayant joué contre eux lors de la dernière saison et pour les autres, il ne les avait jamais vu. Du moins pas sur le terrain. De « vieux joueurs » qui avaient maintenant prit leur retraite et raccroché les gants.

Toutefois, avec un peu de recule, ça avait mit Vasily un brin mal à l’aise. La raison ? Il y avait une photo de lui ! C’était un match qui avait eu lieu du côté de Moscou au milieu de l’hiver. Il arborait un beau cocard et était assez brusquement rentré dans un cogneur en passant avant d’aller marquer. Le pauvre avait bien faillit tomber de son balais mais... C’était le sport qui voulait ça. Ils n’étaient pas de pauvres petites choses et même les attrapeurs commençaient à gagner en gabarit histoire de survivre à des matchs parfois très longs et très physique. Aucune équipe n’avait besoin d’un attrapeur qui après une caresse de l’équipe adverse n’était plus capable d’ouvrir assez les yeux pour aller à la poursuite du vif d’or...

Bref, tout ça pour dire que se voir affiché là, pour le coup ça lui avait fait bizarre ! En Russie il était habitué... Mais Wincap c’était nouveau pour lui et sans parler de timidité, ça le rendant un peu plus discret ! Il avait donc très rapidement commandé pour aller se glisser dans un coin, attrapant les pages sportives d’un journal qui traînait là. Il était encore très tôt dans l’après-midi, l’endroit n’était pas encore trop bondé mais les tables rafistolées à coup de magie et de techniques moldues prouvaient à elles seules que l’ambiance devait être électrique le soir venu et plus encore les soirs de match... !

Vasily vient tremper ses lèvres dans son breuvage, observant... Les images ! Oui bon, désolé mais pour le moment il parlait un très mauvais anglais ponctué de quelques expressions russes et pour ce qui était de l’écriture il en était encore au cyrillique ! Enfin il tentait le déchiffrage mais bien souvent la non-motivation l’emportait. Pourtant il devrait finir par s’y mettre si l’échange était fait entre son équipe et une de la ligue anglaise.

Quoi qu’il en soit, Vasily se retrouvait à nouveau dans son environnement, ne se sentant pas trop pressé de rentrer et ça aurait ainsi pu durer un moment si, du coin de l’œil, il n’avait pas remarqué qu’on l’observait à distance depuis le bar. Un homme était là... Ou pas encore tout à fait un homme quoi parce que quelques traits de son visage semblait encore empreint de quelques chose de juvénile. Bientôt cependant la maturité aurait de toute évidence raison de tout ceci et ce regard intelligent gagnerait encore en assurance. Ce type n’était pas très haut sur patte... Mais en même temps Vasily, avec son mètre quatre-vingt-cinq, partait toujours avec une petite avance. Il n’était pas non plus très épais mais là encore ils jouaient dans deux catégories différentes. En tout cas il était proportionnel disons. Il ne dénotait pas dans l’atmosphère du pub et si ce n’était de son insistance à le dévisager une seconde, il lui aurait sans doute même paru sympathique !

Vasily a un petit grognement en essayant de se reconcentrer sur le journal... Mais c’est peine perdue ! Et quand le type au bar se lève et vient dans sa direction, Vasily se lève, histoire d’en imposer un peu. Aucune idée de ce qui poussait cet homme là à venir mais on était jamais trop prudent et si bagarre il devait y avoir, il ne serait pas en reste ! A la méthode moldue en plus ! Sauf que vu le sourire qui planait sur ce joli minois, lui mangeant la moitié du visage, la bagarre ne devait pas être au programme... Vasily a un moment de battement et lorsqu’il arrive à hauteur de voir, de son bon gros accent qui roulait un peu fort sur un anglais effroyable, il s’entend demander :

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

Le tout avec le petit air bougon du type qui aurait bien aimé sociabiliser mais qui allait devoir faire des efforts de traduction alors que ça ne le tentait que moyennement !

C’était toujours quelque chose d’assez particulier que d’être reconnu en dehors de notre pays. Pourtant il y avait des partisans du quidditch partout mais les championnats mondiaux ne prenaient pas toute la place non plus. Cependant, l’air ahurit (dans le bon sens du terme) de celui-là, ses exclamation aux intonations joyeuses et sa façon vraisemblablement positive de prononcer son nom laisse Vasily un peu plus détendu. Avec le nombre de joueurs adverses à qui il avait fait « un câlin », il aurait tout aussi bien pu amoché le joueur fétiche de ce type là. Et mine de rien : il n’avait pas envie de se battre, surtout que c’était un coup à foutre en l’air son admission à Wincap !

Davin se présente. Un nom bien anglais pour une bouille gouailleuse bien anglaise elle aussi de toute façon. Il tique un peu devant l’aisance naturelle qu’il avait eu à comprendre ce que le type disait... Mais réalise que c’était toujours la même chose : une sorte de traduction automatique qui faisait le travail pour lui. Amen. Encore qu’il faudrait de toute façon qu’il apprenne la langue s’il venait à être échangé. Quoi qu’il en soit Davin semblait voir sa journée illuminé et bon... Fallait pas se mentir : c’était bon pour le moral. Du coup Vasily se détend presque tout à fait, déridant un peu les traits de son visage pour offrir un sourire au jeune homme. Le siens n’était pas aussi grand ni éclatant que celui de Davin... Mais il faisait le travail ! Davin, pour sa part, semblait être le genre de type à pouvoir participer à une quelconque publicité pour une marque de dentifrice. Il n’avait qu’à sourire pour que ça change toute son attitude, le rendant avenant et agréable non seulement à regarder mais à écouter. Ca lui servirait sûrement dans l’avenir.

Vasily saisit la main tendue, la serrant avec sa poigne habituelle, appréciant sentir l’autre la lui rendre comme un homme quoi ! Il le relâche finalement et après un petit regard autours d’eux, présentant la place devant lui :

« Tu veux t’assoir ? »

Ha oui et de fait, au passage, histoire de ne pas se perdre bêtement dans un vouvoiement inutile à ce moment précis :

« Tutoyons nous, ok ? »

Pour sa part il repose ses fesses là où elles étaient quelques instants avant ça, repliant le journal pour le mettre de côté. Ca aurait été carrément impoli de continuer à le regarder alors que Davin prenait face devant lui. Au passage :

« Je ne m’attendais pas à être reconnu si vite. Mais c’est débile je suppose vu là où je suis. »

C’est clair qu’il aurait certainement plus passé inaperçu dans un salon de thé mais la bonne nouvelle c’est qu’il ne cherchait pas non plus vraiment à être incognito. Juste qu’il notait dans un coin de sa tête qu’à l’avenir il ferait peut être mieux, lorsqu’il désirerait la paix, d’aller ailleurs.

« Mais c’est agréable de rencontrer des partisans. Tu connais bien l’équipe russe ? »

Et d’ajouter, à propos de ce qui était agréable :

« Parler quidditch est tout simplement agréable de toute façon. Est-ce que tu en fais ? »

Peu importe à quel niveau, Vasily était intéressé. Il aimait les joueurs de quidditch, c’était comme ça. Et même ceux qui ne jouaient pas hein... Mais ça lui permettait forcément d’avoir plus de choses en commun et il n’allait clairement pas cracher dessus. En plus, bien que leurs gabarits soient différents, Davin était plutôt bien bâtit dans son genre et semblait assez sportif même si c’était une réflexion assez vague et fixée sur pas grand chose finalement.

Vasily vient avaler une longue gorgée de son breuvage, reposant son verre avec un « poc » assez bruyant qu’ont toujours ce genre de chope très épaisse et après quelques instants à bien en goûter tous les arômes contre sa langue et ses lèvres, il convient :

« La bièreaubeurre est bonne... Mais elle manque de vodka ! »

Russe un jour... Russe toujours, probablement ! Vasily relève un regard amusé sur Davin en face de lui avant de s’installer correctement dans le fond de sa banquette.

« Je viens d’arriver à Wincap. Quand j’ai demandé un bar on ne m’a servit que celui-ci en référence. Maintenant que j’y suis, je ne me demande même plus pourquoi. Est-ce que tu viens souvent ? J’ai entendu dire que les soirs de match, l’ambiance était carrément électrique ! »

Et bien que Vasily ne savait pas encore s’il viendrait un jour assister à un match ici, il se permettait de noter ça dans une case des « choses qu’il aimerait éventuellement faire plus tard ».

Ca le mettait brièvement mal à l’aise toute cette attention positive qu’il captait de manière très nette de la part de son vis à vis. Ceci dit, il était impossible de prétendre que ça ne lui faisait pas plaisir. Qu’on le reconnaisse pour son talent et pas pour ce qu’on avait éventuellement à lui reprocher ça avait un effet considérable sur sa fierté et sur sa confiance en lui. Après avoir rencontré un fan de quidditch de ce genre, il avait toujours un peu envie de se précipiter sur un balais, dans une aréna, pour profiter d’un peu de ce sport qu’il avait dans le sang. On sous-estimait beaucoup trop l’impact que les fans (les bons fans... Pas les excités du ciboulot) pouvaient avoir sur les joueurs.
 
Ils se rassoient, Davin lui parle du barman qui l’aurait reconnu le premier et Vasily a un regard rapide en direction de ce dernier qui à un moment donné lui jette un petit coup d’œil et lui fait un grand sourire que Vasily lui rend plus ou moins maladroitement. On lui disait souvent qu’il avait l’air fâché ou contrarié, surtout sur le terrain... Et même si sourire était pour lui aussi naturel que pour n’importe qui, il fallait reconnaître que ça n’avait pourtant pas toujours l’air très très spontané. Peut être parce qu’il était russe (pour certain c’était une explication en soit) à moins que ce ne soit parce que toute la concentration qu’il accordait à son sport le distrayait de ce genre de chose toute bête.
 
« Je vais y penser, si on ne finit pas à douze autours de cette table. »
 
Parce que bien qu’il n’ait rien contre bavarder avec un fan ou deux, il préférait pour aujourd’hui éviter d’être alpaguer et retenu pendant des heures ! De fait la suggestion de bar que Davin lui fait est mise dans un coin de sa tête de manière soigneuse et Vasily acquiesce donc, remerciant de ce petit mouvement de la tête pour les informations données. Au passage Davin vient lui faire à nouveau gonfler les chevilles et Vasily a un petit sourire en coin.
 
« La vérité c’est que tu veux m’empêcher de quitter cette table c’est ça ? »
 
Parce qu’elles allaient tellement enfler que les décoincer de sous la table serait bientôt mission impossible ! En tout cas la voix de Davin était chantante, grave et agréable. Une chance parce qu’il semblait du genre à beaucoup parler, exprimant avec efficacité mais foule d’argumentation ou d’exemple ce qu’il avait à dire. Pas désagréable à ses oreilles en tout cas, là comme ça. Ca lui donnait aussi un air énergique et positif qu’en l’état Vasily appréciait.
 
Ils dévient donc à nouveau sur le sujet « facile » à savoir le quidditch et lorsqu’il apprend que son vis à vis est poursuiveur, Vasily a un petit « ho ! » intéressé ! Du coup, lorsque son compagnon ajoute qu’il est chez les Obsidian -tout comme Kieran d’ailleurs- et dans leur équipe de quidditch, il remarque :
 
« Nous nous verrons sur le terrain alors. J’ai été admit chez les Jades. J’espère que ma carrière me permettra cependant de pouvoir participer convenablement. »
 
Et d’ailleurs, motivé parce que Davin était agréable et le premier qu’il rencontrait avec cette passion dévorante pour le sport, il suggère :
 
« Si ce n’est pas complètement incompatible avec nos deux quartiers, on pourrait peut être s’entraîner un peu ensemble, à l’occasion. »
 
Dieu seul savait si ça arriverait effectivement un jour, même s’ils en convenaient aujourd’hui, mais au moins il avait fait l’effort de le proposer mais également de le penser.
 
« La personne chez qui je loge est chez les Obsidian aussi. Il est amateur de quidditch, je lui demanderais de me parler de toi... ! »
 
Avec un petit clin d’œil amusé en direction de Davin. Kieran ne connaîtrait rien de personnel sur ce joueur mais il connaîtrait certainement quelques anecdotes de jeu à lui raconter, à moins évidemment que Davin ne soit que trop récent dans l’équipe. Encore que... Kieran lui-même n’était là que depuis quelques mois alors après tout...
 
Quant à sa boisson, Vasily hésite devant la suggestion de Davin. Il a un regard pour le barman à nouveau, qui est occupé à servir un autre client... Et finalement il hoche négativement la tête.
 
« Je vais faire un effort aujourd’hui. »
 
Mais pour le cliché, il assure avec une fausse innocence :
 
« Je ne vois pas du tout de quel cliché tu peux bien parler. »
 
La vodka ça tenait au corps et ça donnait chaud. Ca pouvait être une véritable bénédiction. Elle donnait une ivresse facile et avait un avantage non négligeable qui la rendait populaire jusque dans la plus glacière des Sibérie : elle ne gelait pas.
 
Davin lui plante en tout cas le décors d’une soirée réellement animée ici... Et ça avait effectivement l’air d’être quelque chose ! Vasily avait envie d’y goûter au moins une fois c’est sûr... Et pourtant, il n’avait pas ce cliché, pour le coup, du gros russe trop fêtard qui picolait en faisant un concours de celui qui pouvait caler le plus grand nombre de shooter ! Par contre, parce que l’information avait attiré son attention :
 
« Alors tu es Irlandais ? »
 
Ou bien ça lui avait rappelé l’ambiance de ce genre de pub uniquement par principe et parce qu’il en visitait plein ? En tout cas si c’était le cas il ne peut que remarquer :
 
« Ca m’a toujours semblé être un beau pays. Je suis allé une fois mais uniquement pour jouer, je n’ai pas vraiment eu le temps de visiter. Leur équipe de quidditch est excellente et ils ont la culture du sport. Ca ne m’étonne pas que tu te sois branché si rapidement. »
 
Et lui trouvait que c’était un bon truc pour se brancher durant sa jeunesse ! C’était mieux que les jeux vidéos peut être... Encore que Davin était peut être un sang pur ou mêlé ne s’étant jamais trop mêlé aux moldus...
 
« Tu es à WINCAP depuis longtemps ? »
 
Et d’ajouter, histoire de les mettre sur un pied d’égalité :

« Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »

Si Vasily parvenait encore à franchir les portes en sortant de ce bar, ce ne serait fort probablement pas grâce à Davin ! Ho c’était très agréable, qu’on ne se méprenne pas... Et Vasily se sentait de plus en plus confortable dans cette situation... Mais bon, c’était aussi un peu de pression quoi ! Pour ce genre de personne il avait l’impression de devoir être toujours le meilleur et lorsqu’il se décevait tout seul sur le terrain, Vasily n’était plus qu’une boule de frustration. Du bon stress qu’il se plaisait parfois à dire alors que sincèrement, il y en avait peut être trop en réalité. Bref, tout ça pour dire que Vasily ne répond pas spécialement à propos des matchs à venir et de l’affrontement qui aurait fatalement lieu un jour ou l’autre entre eux. Un petit clin d’œil pour approuver ses dires et ils passaient plus ou moins à autre chose.
 
La gouaille naturelle de Davin était de toute évidence rafraîchissante et très différente de la relative austérité à laquelle il avait droit à la maison. Pas qu’il pu vraiment le reprocher à Kieran mais là tout de suite, Vasily avait vraiment l’impression de récupérer un peu d’oxygène quoi ! Et pourtant, le pire, c’est qu’il était plutôt le genre bougon et silencieux à l’ordinaire. Un peu ours dans son genre ouais, à l’imagine de son patronus. Mais tout homme avait besoin de sociabiliser parfois et lui avait viré au rouge dernièrement. Le russe rechargeait donc présentement les batteries et Davin était le bon personnage pour ça. A croire que le destin avait décidé de lui faire une fleur.
 
« Je trouve le concept de WINCAP assez noble. Je me demande l’incidence que ça aura sur la société pro-sang-pur qui règne encore. »
 
Parce qu’il était bien placé pour savoir qu’il y en avait plein ! Bon évidemment, d’autres villes se partageait ces deux idéologies mais aucune ne réclamait comme celle-ci une mixité et une homogénéité totale. A n’en pas douter WINCAP verrait naître de jolis métissages et Vasily espérait peut être que celui du sang ferait partit du lot. De toute façon, à vouloir garder le sang « pur » ou « propre », la consanguinité allait bien finir par s’en mêler si ce n’était pas déjà le cas. Au final, il était même probable à son avis que toutes les branches de familles de sang-purs aient un même tronc commun. Quoi qu’il en soit :
 
« C’est noté pour le hibou et les disponibilités. Je t’enverrais ce hibou bientôt. »
 
Par contre à la suite Vasily lève les yeux au ciel. Raven. Sur le principe il n’aurait pas du tout dû voir qui parce qu’il ne s’intéressait pas à ce genre de choses. Mais un article avait parlé de lui. Il avait d’ailleurs été un peu étrange parce que l’article en question avait pointé du doigt son cousin par alliance bien plus que lui. A croire que Kieran était une personnalité qui devait plus parler aux gens. C’était possible après tout... Mais un peu surprenant quand même, sans fausse modestie. Quoi qu’il en soit :
 
« Il y a eu un article de lui avec deux lignes à mon sujet. »
 
Et haussant les épaules, il explique :
 
« Je suis vraisemblablement "ouvertement gay". »
 
Sur le ton ennuyé et blasé de l’homme qui n’a même pas l’intention de nier ou de se justifier. Parce qu’il n’accordait aucun crédit à cette feuille de chou. Sa bisexualité n’était pas un secret qu’il gardait de façon jalouse... Mais il ne s’en vantait pas non plus non... Parce que le monde du sport pouvait être un monde extrêmement machiste. Mais de toute façon, il n’était pas gay. Ca résumait bien la véracité de ce qu’on pouvait tirer de ce torchon.
 
« Visiblement en tout cas personne n’y a accordé beaucoup de crédit dans mon cas. Au moins les gens ont davantage de tête que ce Raven. »
 
Mais de fait, puisqu’il avait vendu les quelques lignes à son sujet dans l’article de ce corbeau, Vasily se renseigne un peu :
 
« Et toi ? A quel sujet le corbeau a-t-il parlé de toi ? Kieran -chez qui je vis donc- ne lis pas ce genre de bêtises. »
 
Donc ce n’était pas lui qui allait lui expliquer les rumeurs qu’un article à sensation pouvait cracher sur telle ou telle personne !
 
A côté de ça, leurs origines respectives semblaient pleines de clichées et avant de porter à nouveau son verre à ses lèvres, Vasily le lève rapidement pour saluer les paroles du jeune homme.
 
« Je le ferais. Mais j’ai encore beaucoup à faire alors ce ne sera pas pour tout de suite. Tu es déjà allé en Russie ? »
 
Le pays était vaste alors même si c’était le cas, Vasily ne verrait peut être pas de quoi Davin pouvait bien parler mais parfois le monde était plus petit qu’on ne l’imaginait. Ca ne coûtait rien de poser la question en tout cas. Par contre au niveau du sport, Vasily réfléchit un moment... Et finalement il convient :
 
« Tu es un joueur, tu peux comprendre que lorsqu’on bouscule un joueur, c’est rarement personnel. Le but c’est de gagner. On ne peut pas faire des caresses à l’équipe adverse en espérant qu’ils nous laissent gagner. Une chance d’ailleurs ! »
 
Du coup, populaire ou pas, ses adversaires continueront de n’être que des joueurs de l’autre équipe et à ce titre, Vasily garderait son système de jeu. Non vraiment : ce n’était pas personnel. Il fallait juste gagner à la fin de la partie et faire ce qu’il fallait pour ça, dans la limite du correct évidement.
 
« C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de publicité à propos de WINCAP. J’espère un peu qu’elle ne sera pas trop victime de son succès. Parfois même les meilleures intentions donnent les pires résultats. »
 
L’histoire, tout comme l’enfer, était d’ailleurs pavé de ces bonnes intentions... Alors valait mieux être prudent pour le moment. WINCAP vivait ses premiers instants, ou plutôt ses premiers pas. Tomber était encore un risque qui pouvait arriver n’importe quand.