J'ai arrêté les études dès que possible, ne me sentant pas très à l'aise dans ce système. En fait, j'étais une autodidacte, j'apprenais toute seule, sur le tas, et rester pendant des heures à écouter un professeur déblatérer quelques inepties n'était vraiment pas ce que j'aimais faire. Malgré tout, il y avait des matières qui m'intéressaient plus que d'autres. La botanique, surtout. Les soins aux créatures magiques de façon plus marginale. En bref, j'aimais toutes les matières qui avaient de près ou de loin avec la nature, le reste n'étant pour moi que du blabla. Lorsque j'étais encore étudiante, je collectionnais les heures de colle et les tâches ingrates, je n'étais pas vraiment bonne élève et personne n'aurait misé sur mon avenir à plus ou moins long terme.

Pourtant, j'ai trouvé une voie qui me convenait, qui me passionnait. J'étais une sorte de chercheuse en botanique bien que je n'en avais pas officiellement le statut, faute de diplômes. J'avais appris à travailler en équipe malgré mon individualisme. Je mobilisais mon don au service de la Science, du Savoir. Je faisais partie de ceux qui faisaient avancer les choses. Grâce à cette profession, je bougeais beaucoup. Depuis mes 18 ans, je ne suis jamais restée plus de deux ans au même endroit, me déplaçant au gré des missions qui m'étaient confiées. Avant de partir pour Wincap, j'avais posé mes valises à Madagascar.

D'ailleurs, pourquoi partir pour Wincap? Comme tout le monde, j'en ai entendu parler dans les journaux. J'étais avec mon équipe, dans une tente lorsqu'un de mes collègues m'a parlé de cette toute nouvelle communauté. Je ne pensais pas y aller au départ, mais mon destin l'a décidé pour moi. Si je suis ici à l'heure actuelle, c'est parce que j'ai été envoyée en mission, toujours dans le cadre de mes recherches en botanique. L'écosystème promettait d'être exceptionnel et son étude allait vraiment m'aider à progresser dans mes travaux. Même si j'ai un appartement en ville, je n'y suis que rarement: je passe le plus clair de mon temps en dehors de la ville, dans un observatoire assez reculé. Je n'ai pas peur de la solitude, je n'ai pas besoin d'être perpétuellement entourée pour me sentir bien. Au fond de moi je suis restée un peu sauvage, pas très civilisée. Ce n'est pas bien grave car cela ne m'a pas empêchée de trouver un travail et de gagner ma vie en faisant des choses que j'aime. Et comme l'avenir n'est pas gravé dans le marbre, mon séjour ici est loin d'être définitif. Je me réserve la possibilité de bouger autre part, le monde ayant encore tant de secrets à découvrir.
 

 Je fais partie de ces individus qui sont mal partis dans la vie, qui ne sont pas venus parce qu'ils étaient désirés, attendus. De l'amour, j'en ai eu, un peu trop je crois, mais cela est venu bien plus tard. J'ai tout d'abord connu la méfiance, voire même le rejet. Je suis née au milieu de nulle part, en Inde, de père et mère inconnus. Au vu de ma couleur de peau par rapport aux autres villageois, mon père était très certainement un blanc et j'avais hérité des caractéristiques génétiques de ce dernier. C'était d'ailleurs la seule chose dont j'avais hérité de lui : peau claire, yeux bleus...Parfois, quand je me regardais dans le miroir, je me demandais à quoi il pouvait bien ressembler mais j'occultais bien rapidement la question, je ne le saurai sans doute jamais puisque personne ne m'avait réclamée. En tout cas, j'étais bien certaine que ma mère était d'ici. Sinon, pourquoi ces villageois en particulier se seraient-ils encombrés avec une gamine sortie de nulle part ? Eux qui étaient tellement superstitieux pourraient croire que j'étais l'Envoyée du diable.

D'ailleurs, à peu de choses près, c'était sans doute le cas. Car il semblerait que de mon père, je n'avais pas hérité seulement les caractéristiques physiques. J'étais bel et bien une sorcière. J'étais capable du meilleur mais aussi du pire et cela s'était manifesté depuis mon plus jeune âge. Plus encore, j'avais une certaine affinité avec la Terre. Mon village fut tout d'abord étonné des prodiges que j'étais capable de produire : une fois, comme ça, j'avais redonné vie à une récolte qui semblait perdue à cause des inondations qui ont frappé cette région pendant la mousson. J'étais capable de faire pousser une plante au beau milieu d'une terre aride, rendue infertile à cause d'un incendie. Tout d'abord étonnés par mes talents, voire même vénérée comme le serait une espèce de déesse primitive. Dans l'esprit de ces gens très superstitieux, limite arriérés, hermétiques au progrès, je n'étais ni plus ni moins que cela. Et ce qui tout d'abord était un honneur ressembla bien vite à une malédiction. J'étais maudite, un potentiel fléau et ce qui devait arriver arriva.

Je fus chassée de mon village.

J'avais six ans et je ne savais pas où aller. J'étais perdue au milieu de nulle part. Je n'avais pas de nom, on n'avait pas songé à m'en donner un. Je n'étais personne. Je n'étais rien. J'aurais pu mourir d'avoir été ainsi livrée à moi-même, si jeune, sans ressources. C'est sans compter cette énergie étrange qui m'animait, qui m'irradiait même et que je puisais dans la Terre, avec laquelle j'avais un lien presque fusionnel. Je n'étais qu'un vaisseau, un réceptacle de toute sa puissance, de toute sa générosité. Grâce à elle je me ressourçais, exactement comme on pourrait brancher une prise sur le secteur pour faire fonctionner un appareil électroménager. Alors, je me suis mise à marcher, ayant l'horizon pour seul repère, en me disant bien que ça devait sûrement mener quelque part. J'étais sale, mes vêtements étaient rapiécés, ce qui me tenait lieu de chaussures partait en lambeaux. Lorsque je suis arrivée à la ville la plus proche, mes pieds étaient en sang, perclus de cloques et d'ampoules, j'étais affamée, assoiffée, encore plus que d'habitude – et pourtant, je n'avais pas pour habitude de manger à ma faim. Peu importait dans le fond, j'avais survécu. À force de courage, de détermination, de hargne sans doute, j'avais tenté et réussi l'impossible.

Je l'avais fait.

Comme bon nombre d'enfants livrés à eux-mêmes, je vivais principalement de vol à l'étalage. Je pillais les étals aux marchés, je faisais les poches des touristes imprudents, une vraie pickpocket. Je n'amassais pas grand-chose, mais c'était suffisant pour survivre. Ce mode de vie me convint quelques temps. Bientôt, je vis que je n'étais pas la seule à vivre de façon aussi spartiate. Ma situation était loin d'être anormale. D'accord, j'avais des pouvoirs magiques – quelle idée saugrenue ! - mais ce n'était pas grave. Personne ne semblait s'en préoccuper. Je vivais avec des jeunes du coin, de tous les âges. J'apprenais à évoluer en communauté, mais je considérais que je n'avais pas d'attaches, que je ne leur devais rien, bien qu'ils représentaient la première famille que j'eus jamais eue. C'est là qu'on me donna un nom : Indira, seulement Indira, qui signifiait liberté et qui, selon mes camarades, m'était particulièrement seyant.

Puis, je me suis fait enlever. Enfin, en quelques sortes puisqu'il ne s'agissait pas d'un kidnapping à proprement parler. En tant que sorcière en devenir, incapable de maîtriser mes pouvoirs magiques, je créais de nombreux dégâts, je devenais un danger potentiel pour autrui. J'avais été ramassée par des gens du Ministère en Inde pour être mise en quarantaine, ou tout du moins, quelque chose qui s'en approchait. J'appris alors qu'avec mes pouvoirs, j'effrayais ce qu'on appelait les moldus. Finalement, ils ne changeaient pas tellement de mes villageois quelques années plus tôt. J'appris également que j'étais une sorcière, mais aussi une née moldue. Quant à savoir pourquoi j'avais un lien aussi fort avec la Terre, cela demeura un mystère car c'était quelque chose de vraiment très rare  que la plupart des sorciers n'avaient pas. Le même temps, j'appris ce qu'était la Trace. C'était ce truc qui permettait aux têtes pensantes de repéraient ceux qui contrevenaient au code du secret magique international – des gens comme moi, qui utilisaient leurs pouvoirs alors qu'ils n'y étaient pas autorisés, délibérément ou non d'ailleurs. C'était un tout nouveau monde qui s'offrait à moi.

Je fus placée en foyer, chez deux reporters qui travaillaient pour le compte de la Gazette indienne. Mark et Mary – tu parles de noms originaux – étaient eux aussi des sorciers et ils n'avaient jamais pu avoir d'enfants. Ils avaient une situation, une maison, et surtout, de l'amour à revendre. Je fus choyée, gâtée pourrie – plus qu'il n'en faut d'ailleurs et surtout, je fus enfin éduquée. J'ai appris à lire, à écrire, même tardivement. Bien sûr à l'heure actuelle j'ai encore des grosses lacunes, mais vraiment, je faisais des efforts pour m'en sortir.

Il y avait cependant un petit bémol dans tout ce charmant tableau : l'école ne m'intéressait pas. Mais alors, vraiment pas. Je fus tout de même envoyée dans une école de magie, toujours en Inde. J'ai vu qu'il y avait d'autres sorciers qui avaient des facilités avec d'autres éléments que la Terre et même si cela restait vraiment rare, je me sentais moins seule. Le seul truc qui m'amusait vraiment dans toutes ces histoires était que parfois, on se faisait des batailles. On n'avait pas vraiment le droit, surtout que ça pouvait être dangereux mais qui dans sa vie n'a jamais fait de bêtises de jeunesse ? Quoique, en y réfléchissant bien, avec ceux qui « maîtrisaient » le feu, on aurait pu faire flamber l'école avec toutes ces conneries. Bref. En tout cas, c'était bien sympa, d'être entourée de gens comme moi. C'est de cette façon que j'ai appris à m'accepter vraiment comme j'étais, avec toutes mes particularités.

J'ai même trouvé l'amour, la seule histoire que j'affiche au compteur d'ailleurs. La plus longue aussi. Ça aurait pu être mon grand amour, l'histoire de ma vie, mais c'était sans compter que j'avais pour principe de ne jamais m'attacher. Ce n'était pas pour rien que l'on m'avait appelée Liberté. L'amour, ce n'était pas vraiment pour moi : on vivait à deux, on respirait à deux, on pensait à deux. Il n'était plus question d'orgueils individuels ou autres. On était proches, mais on n'avait pas cette fusion caractéristique. Parfois, il m'arrivait même de le délaisser, d'ignorer jusqu'à son existence. Au final, je ne l'aimais pas suffisamment pour le laisser entrer dans ma vie. On s'est séparés, et je n'ai même pas eu mal. En vrai, je m'en fichais. Il m'avait juste lancé CE regard tout en ajoutant « C'est quoi ton problème, franchement ? Tu dis que tu n'as besoin de personne ? On a toujours besoin de quelqu'un, et tu ne fais pas figure d'exception. Il ne faudra pas venir pleurer le jour où tu seras vraiment seule. Je ne veux pas avoir à te dire tu vois, je te l'avais dit. » Je ne sais pas pourquoi mais les paroles d'Amir me restèrent longtemps en mémoire. D'habiutude, je ne prenais pas en compte les avis des autres, me contentant de suivre ma propre route sans me poser de questions, sans tergiverser pendant des heures sur mon avenir. Pourtant, cette fois, c'était différent, peut-être parce que ces paroles venaient de quelqu'un que j'avais quand même aimé, même si je n'avais jamais su le montrer.

Cela ne m'empêcha pas de trouver l'école particulièrement gonflante. En fait, je ne rêvais que de décrocher mon papier et me barrer d'ici. Malgré mes lacunes, mon manque d'assiduité voire même mon absentéisme, je parvins à décrocher mon diplôme de fin d'études tant bien que mal, au ras des pâquerettes. J'aurais pu faire mieux, sans doute, mais je m'en foutais. De toute manière, ce n'était pas ce que je voulais faire. Je voulais voyager, parcourir le monde, en découvrir les secrets. Je n'aspirais pas à une vie stable. Mes parents me soutenaient dans mes choix, fussent-ils particulièrement insensés. Aussi, tout juste âgée de mes dix-huit ans, je levai les voiles en compagnie d'une équipe de chercheurs spécialisés dans la botanique. Je suis restée pendant deux ans en Indonésie à étudier l'écosystème magique. On étudiait des spécimens parfois très rares. On travaillait main dans la main avec les chercheurs en potions. Ce n'était pas vraiment ma branche, ni même mon délire, mais j'aimais bien mettre mon nez là dedans de temps en temps. J'apprenais sur le tas. Comment j'avais fait pour les convaincre de me prendre avec eux malgré mon absence de diplômes et mon désintérêt pour le savoir académique ? Ils ont tout simplement trouvé mon don très intéressant et ils ont estimé que cela pouvait leur être utile. Puis, j'étais vraiment passionnée par tout  ce que je faisais. Je me serais bien lancée dans la recherche, mais sans diplôme cela me paraissait compliqué, puis je n'avais ni l'envie ni les capacités de faire de longues études.

Puis, une fois ma mission en Indonésie terminée, je posai mes bagages en Australie. L'année suivante j'étais à Madagascar. Je faisais toujours partie d'une équipe de recherches en botanique. Je travaillais avec des savants, je me contentais de recenser les caractéristiques de chaque espèce que l'on trouvait, les propriétés magiques, les usages que l'on pouvait en faire. Certains spécimens n'étaient pas encore portés à la connaissance du grand public mais certains avaient des propriétés incroyables.

Cette histoire, c'était celle d'une gamine partie de rien, qui n'avait pas de passé mais seulement un avenir. Cette gamine, à la date d'aujourd'hui, faisait un boulot qui la passionnait, mettait à disposition de la science ses talents particuliers et faisait partie de ceux qui, dans l'ombre, œuvraient à faire avancer le monde. Que demande le peuple ?
 

Cher citoyen, WINCAP est résolument ravi de t’accueillir au sein de sa communauté. Comme tu l’as sans doute remarqué, ta baguette t’a désigné une communauté, celle auprès de laquelle tu feras tes premiers pas dans la ville. Sache qu’il s’agit d’un élément indispensable à ta bonne intégration ici. Tout comme toi, de nombreux sorciers vont faire leurs premiers pas à tes côtés, au sein de cette ville hors du commun. Qu’importe les raisons qui t’ont amené jusqu’à WINCAP, personne ne te jugera, car ici, on a une devise : l’unité des peuples fait celle des cœurs. Alors, prépare-toi à vivre une aventure exceptionnelle, inoubliable où peut-être apprendras-tu à en savoir plus sur toi-même, sur ceux qui t’entourent. Quoi qu’il en soit, le monde de WINCAP s’offre à toi et nous te souhaitons une bonne aventure parmi nous !

« Félicitations ! Tu fais désormais partie de la communauté des Diamond's Wolf, dont le loup est l’animal protecteur. Sois digne de porter ses couleurs et agit en tant que bon citoyen pour faire briller ton emblème !

Te voici enfin validé, petit(e) sorcier(e) ! En tant que citoyen de WINCAP, tu peux désormais postuler pour devenir membre de l’équipe de Quiddich de ta communauté. Afin de ne pas dormir dans une ruelle paumée de la ville, tu peux enfin réserver ton appartement ou ta maison et créer ta fiche de lien. Pour finir, n’oublie pas de remplir les différents éléments dans ton profil et ton Magic Diary. De plus, il est vivement recommander de venir référencer son patronus et découvrir comment aider ta maison dans le tournoi des communautés. Dans tous les cas, nous te souhaitons une bonne aventure parmi nous !!!