Venir vivre à Wincap, c’était surtout se lancer dans une nouvelle grande expérience. Après tout, la vie d’Azalée n’est qu’une longue suite d’expériences, plus ou moins dangereuses. Elle a toujours aimé découvrir des choses, essayer, se planter de temps à autres, se mettre dans les pires situations, juste pour voir ce que ça fait. Son parcours scolaire donc, n’a étonné personne. Etudiante en cinquième année du cursus chercheuse en sorts, potions et ingrédients magiques, elle hésite encore entre se spécialiser dans les sorts ou les potions à la fin de ses études. Ou continuer à faire des recherches sur tout en même temps. Pour l’instant, elle se contente de suivre les différentes matières obligatoires de sa formation que sont les potions, les sortilèges et enchantements et la botanique ainsi que les arts occultes en cours optionnels. Et comme elle aime s’éparpiller, Azalée suit aussi les cours de vol et d’art magique. Avant son arrivée à Wincap, Azalée avait commencé ce cursus dans l’université française, située en Bretagne après avoir brillamment obtenu ses ASPICS a beauxbâtons.      
 

Elle en avait fait du chemin. Azalée baissa sa baguette et ses valises s’effondrèrent à terre dans un bruit mat. L’une d’elle s’ouvrit sous le choc, répandant son contenu au sol. Sans plus se soucier des sous-vêtements qui s’étalaient désormais dans la pièce, ni de la bouteille de Whisky pur feu qui avait roulé sous le lit, elle alla plutôt évaluer la vue. Ce n’était pas trop mal. Elle n’était pas franchement dépaysée, à vrai dire. De sa fenêtre, elle pouvait voir l’université. Dans un style typiquement français, le bâtiment avait la même classe épurée que Beauxbâtons. Sans doute aurait-elle préféré étudier dans une université d’un autre style, histoire d’avoir l’impression de voyager. Mais ce n’était pas grave. Elle savait qu’elle n’avait qu’à mettre le nez dehors pour voyager. Et puis, elle allait rencontrer des étudiants du monde entier et ça, c’était la promesse de tout un tas d’expériences plus folles les unes que les autres. Elle aurait aussi la chance de suivre les cours des plus grands professeurs des différents continents. Elle deviendrait une grande chercheuse.

Et dire que, lorsqu’elle était partie pour la première fois à Beauxbâtons, elle s’était promis que, sitôt ses sept années obligatoires terminées, elle retournerait dans les Alpes, et elle reprendrait là où elle s’était arrêtée. Elle poursuivrait son rêve. Devenir championne olympique de slalom. C’était un rêve de gamine. C’était un rêve improbable. Mais elle s’était donné tellement de mal pour ce rêve. Elle s’était entrainée des années durant, comme une folle. Que son entraineur soit son père ne changeait rien. Elle n’avait aucun traitement de faveur et se donnait autant de mal que les autres. Sinon plus. Elle n’avait pas peur des chutes, ni des blessures. A tel point que son père devait régulièrement lui rappeler qu’une mauvaise chute, une seule, pouvait signer la fin de son rêve.

Mais aujourd’hui, elle avait grandi, elle avait muri, elle avait découvert cet autre monde qui s’ouvrait à elle et n’avait plus voulu le quitter. Elle savait la déception de son père. Elle y accordait peu d’importance. Beauxbâtons, ça avait été la révélation. Il y avait tellement de choses à découvrir dans la magie, tellement d’expériences à réaliser. On lui offrait un monde empli de mystère, il était hors de question qu’elle le quitte. Ce monde, s’était un immense terrain de jeu. C’était la promesse, chaque jour, de situations folles et improbables. Comment pouvait-elle quitter un monde où, au détour d’un couloir, vous pouviez tomber nez à nez avec un fantôme, un monde où une erreur de prononciation pouvait faire tomber la neige en plein mois d’aout, un monde où un simple dragée pouvait vous changer en canard ?

Beauxbâtons. Ça avait été les meilleures années de sa vie. Même si son enfance dans les Alpes, ski aux pieds et nez au vent avait été des plus agréable, peuplée de doux souvenirs. Même si ses premières années universitaires en bretagne avaient été folles, pleines de souvenirs explosifs. Beauxbâtons restait malgré tout le passage de sa vie le plus important, la transition entre l’enfant qu’elle avait été et la femme qu’elle était devenue. Lorsqu’elle avait commencé ses études de sorcellerie, elle s’était énormément impliquée. Paradoxalement, alors qu’elle n’imaginait pas faire sa vie dans le monde de la magie, elle mettait un point d’honneur à apprendre tout ce qu’on lui donnait à apprendre. C’était sa curiosité qui la poussait, son désir insatiable de découvrir de nouvelles choses. Et puis les années avaient passé. Et il avait bien fallu faire des choix. Parce qu’on ne peut pas passer des nuits entières à faire la fête clandestinement dans les sous-sols de l’école, à boire plus que de raison et être opérationnelle le lendemain matin. Et alors que Azalée commençait à trouver sa place dans ce monde, à envisager l’éventualité d’y rester après ses études, elle laissait cependant retomber sa belle motivation. Elle ne se concentrait plus que sur certaines matières, laissant négligemment tomber certains cours. A la trappe, les cours d’histoire de la magie, ceux d’astronomie ou de divination.

Faire la fête. L’une des passions d’Azalée. La jeune femme se détourna de la fenêtre et de ses souvenirs. Ici, elle allait commencer une nouvelle vie. Elle savait que beaucoup de choses changeraient. Mais il y avait des choses qui ne changeraient jamais. Son regard tomba sur le second lit de la petite chambre. Elle espérait que sa colocataire aurait le goût de la vie autant qu’elle l’avait. Et si ce n’était pas le cas, alors Azalée n’hésiterait pas à la trainer de force dans les soirées les plus folles de la capitale. Les soirées, c’était de formidables portes ouvertes à des expériences inouïes. Azalée se souvenait de ses premières cuites, ses premiers black-out, ses premières expérience de poudre de fée aux effets euphorisants ou de feuilles de figuier abyssien et des hallucinations qu’elles provoquent, ses premières expériences sexuelles aussi. Oui, c’était peut-être une nouvelle ville qui lui ouvrait ses portes, mais ça ne changerait pas grand-chose, sinon qu’elle se promettait des expériences plus folles encore, plus extrêmes. Parce qu’il faut bien profiter de la vie tant qu’il en est encore temps.

   Cher citoyen, WINCAP est résolument ravi de t’accueillir au sein de sa communauté. Comme tu l’as sans doute remarqué, ta baguette t’a désigné une communauté, celle auprès de laquelle tu feras tes premiers pas dans la ville. Sache qu’il s’agit d’un élément indispensable à ta bonne intégration ici. Tout comme toi, de nombreux sorciers vont faire leurs premiers pas à tes côtés, au sein de cette ville hors du commun. Qu’importe les raisons qui t’ont amené jusqu’à WINCAP, personne ne te jugera, car ici, on a une devise : l’unité des peuples fait celle des cœurs. Alors, prépare-toi à vivre une aventure exceptionnelle, inoubliable où peut-être apprendras-tu à en savoir plus sur toi-même, sur ceux qui t’entourent. Quoi qu’il en soit, le monde de WINCAP s’offre à toi et nous te souhaitons une bonne aventure parmi nous !

   « Félicitations ! Tu fais désormais partie de la communauté des Diamond's Wolf, dont le loup est l’animal protecteur. Sois digne de porter ses couleurs et agit en tant que bon citoyen pour faire briller ton emblème !

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